Le communautarisme : faux ennemi ?

6 avril 2017 | Aucun com­men­taire

Le 26 avril 2017, le Café Histoire de Toulon nous invite une fois encore à réflé­chir. Au sens des mots, à leur signi­fi­ca­tion, aux idées qu’ils évoquent et aux réa­li­tés qu’ils représentent.

Dans la vie poli­tique et sociale, dans les rela­tions inter­per­son­nelles, c’est comme dans l’ap­pren­tis­sage du voca­bu­laire des langues étran­gères. Il faut savoir repé­rer les faux amis, sous peine de déboires, d’é­qui­voques, voire de contre-sens. Parallèlement il est néces­saire d’i­den­ti­fier les faux enne­mis, sinon l’on peut se trom­per de com­bat et perdre par manque de discernement.

Il en est ain­si du mot tel­le­ment employé depuis quelque temps qu’il en est gal­vau­dé, si ce n’est déna­tu­ré : le com­mu­nau­ta­risme.

Magnifié par cer­tains peu nom­breux il est vrai, il est plu­tôt évo­ca­teur pour la plu­part de conno­ta­tions néga­tives. Il est sou­vent uti­li­sé par les poli­tiques pour ne pas avoir à nom­mer ce qu’ils pensent être le dan­ger. Renoncer à la dési­gna­tion nomi­na­tive, c’est pra­tique en effet pour évi­ter de s’a­lié­ner des per­sonnes sup­po­sées pos­sé­der des liens de groupe. C’est pru­dent pour ne pas s’at­ti­rer d’en­nuis média­tiques et/​ou judi­ciaires. Se cacher der­rière le terme com­mu­nau­ta­risme quand en fait on vise les isla­mistes ou les homo­sexuels par exemple, ce n’est pas pré­cis ni cou­ra­geux, mais l’am­bi­guï­té ain­si créée fait que ça passe plus faci­le­ment, que ça ne choque pas fron­ta­le­ment, que l’on peut s’en tirer plus aisé­ment si l’on se fait épingler.

Alors consen­sus hypo­crite pour faire haro sur le « com­mu­nau­ta­risme », à gauche comme à droite, et même au-delà ? Oui, d’une cer­taine manière si l’on s’en tient aux signi­fiés sous-jacents. Non, si l’on fait l’ef­fort de reve­nir au sens ori­gi­nel du signifiant.

Car le prin­cipe pour les hommes de se recon­naître, de se reven­di­quer, de se regrou­per comme membres d’une com­mu­nau­té n’est a prio­ri ni mal­sain ni condam­nable. C’est même his­to­ri­que­ment natu­rel et néces­saire. Il en est en effet du concept de com­mu­nau­té comme de la langue selon Esope : ce peut être la meilleure ou la pire des choses.

L’acharnement que mettent les tenants de la pen­sée cor­recte à détruire l’esprit com­mu­nau­taire sous pré­texte de com­mu­nau­ta­risme (qui est son abou­tis­se­ment pous­sé à l’ab­so­lu), devrait nous mettre la puce à l’oreille. Leur déter­mi­na­tion, ne montre-t-elle pas l’importance du rôle de l’esprit com­mu­nau­taire ?

Lors de la cau­se­rie du Graal, la remise en place des fon­da­tions de notre socié­té, pro­po­sée par Michel Masson, sera conduite confor­mé­ment à une manière de pen­ser ter­naire ; contrai­re­ment à l’esprit dual qui per­ver­tit les esprits, et pré­side à la décons­truc­tion de notre civi­li­sa­tion issue d’Athènes, Rome et Jérusalem. Cette cau­se­rie sera consa­crée – après avoir rap­pe­lé le rôle des per­sonnes et des familles – à la remise à leur place des com­mu­nau­tés : com­po­sante essen­tielle de notre exis­ten­tiel au grand com­plet, sur lequel Michel Masson tra­vaille depuis un demi-siècle. Toute réforme étant désor­mais plus qu’improbable, le temps de recons­truire n’est pro­ba­ble­ment pas loin… Il est donc urgent de nous pré­pa­rer à repar­tir de plus bas que le mal dont notre socié­té est atteinte, autre­ment, en confor­mi­té avec la doc­trine de l’Eglise catholique.

C’est à cette refon­da­tion que la cau­se­rie du Graal vou­drait pré­pa­rer, en nous fai­sant réflé­chir par nous-même, mer­cre­di 26 avril 2017 à 20 heures.

Le Graal, Pub asso­cia­tif des Missionnaires de la Miséricorde
377 ave­nue de la République , 83000 Toulon – entrée gratuite

Marc FRANCOIS, Toulon, 4 avril 2017