Reproduction de l’in­ter­view de David Rachline, séna­teur-maire de Fréjus, par rt.com.

RT France : Pourquoi vous êtes-vous pro­non­cé pour la réso­lu­tion [NDLR : met­tant fin aux sanc­tions éco­no­miques contre la Russie] ?
David Rachline : J’ai deman­dé à ce que l’intégralité des sanc­tions à l’égard de la Fédération de Russie soit levée parce que je consi­dère que c’est abso­lu­ment dra­ma­tique sur le plan éco­no­mique d’abord pour les Français, pour les agri­cul­teurs fran­çais, pour tous ceux qui sont péna­li­sés par ces sanc­tions, et que, de sur­croît, cela ne fai­sait stric­te­ment rien avan­cer. On le voit bien, rien n’a évo­lué à la faveur de ces sanc­tions. Donc il faut uti­li­ser les armes diplo­ma­tiques si c’est néces­saire, mais cer­tai­ne­ment pas ce genre de sanc­tions qui ne servent à rien, si ce n’est à péna­li­ser l’agriculture française.

RT France : On constate que cette réso­lu­tion est un peu timide, elle va moins loin que celle qui avait été pro­po­sée à l’Assemblée natio­nale par Thierry Mariani. On parle ici plu­tôt d’un dia­logue renoué, d’une levée des sanc­tions pro­gres­sive. Mais vous êtes pour une levée totale de ces sanc­tions et un rap­pro­che­ment avec la Russie.
David Rachline : C’est même très timide effec­ti­ve­ment. J’avais trou­vé la pro­po­si­tion de Thierry Mariani beau­coup plus cou­ra­geuse, il faut bien le dire. Dans mon inter­ven­tion j’ai deman­dé, comme je vous le disais, la levée de l’intégralité des sanc­tions à l’égard de la Fédération de Russie. Je consi­dère qu’elles n’ont abso­lu­ment pas lieu d’être et que c’est de toute façon, même en voie de dis­cus­sion, la mau­vaise méthode. La Russie doit être consi­dé­rée comme un allié de la France, comme par­tie inté­grante de l’Europe. D’ailleurs je ne vois pas bien pour­quoi on parle de l’Europe d’un côté et de la Russie de l’autre. Elle fait par­tie de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, que nous appe­lons en ce qui concerne de nos vœux. C’est ce que disait Charles de Gaulle et d’autres après lui. Donc dans ce sens-là, nous ne voyons pas très bien l’intérêt de cette absence de volon­té, il faut bien le dire, de la part des Républicains au Sénat qui ne prennent pas leurs res­pon­sa­bi­li­tés et qui devraient aller beau­coup plus loin. Thierry Mariani a eu ce cou­rage, tant mieux. On aurait dû le suivre ici au Sénat, à mon avis.

RT France : Une réunion du Conseil euro­péen doit se tenir fin juin pour déci­der de renou­ve­ler ou pas ces sanc­tions. Les réso­lu­tions ne sont pas obli­ga­toi­re­ment sui­vies par le gou­ver­ne­ment. Le gou­ver­ne­ment peut pas­ser outre. Pensez-vous que François Hollande et les autres chefs d’Etats euro­péens vont renou­ve­ler ces sanctions ?
David Rachline : Comme la plu­part des Français, je n’attends plus rien de François Hollande et donc je crains qu’il ne s’entête à vou­loir sanc­tion­ner la Russie pour des rai­sons émi­nem­ment poli­tiques et géo­po­li­tiques. Il suit en cela, il sert de caniche de l’OTAN et des Américains comme ils le font d’ailleurs régu­liè­re­ment depuis plu­sieurs années. Ils sont tota­le­ment sou­mis. Si l’Union euro­péenne était un petit peu indé­pen­dante, elle devrait faire preuve d’indépendance d’esprit. Nous avons l’impression en effet que quelques pays essayent de se remettre sur la voie de la séré­ni­té, c’est tant mieux. Je ne crois pas mal­heu­reu­se­ment que ce sera le cas de François Hollande et de son gou­ver­ne­ment qui sont pieds et mains liés et au ser­vice des inté­rêts qui ne sont pas ceux de l’Union euro­péenne et encore moins ceux des Français.