Presque 40 000 actifs à Sophia Antipolis et plus de soixante natio­na­li­tés dif­fé­rentes, qui matin et soir perdent des heures dans les bou­chons pour entrer ou sor­tir de la technopole.

Mais 300 per­sonnes seule­ment (et pas tous Sophipolitains, loin s’en faut!) pour venir mani­fes­ter ce midi jeu­di 6 juin 2019, contre le pro­jet de construc­tion du centre com­mer­cial Open Sky, dont nous avons plu­sieurs fois par­lé dans nos colonnes.

Open sky Non manifestation 6 juin 2019.1
Les consé­quences néfastes de ce pro­jet sont nom­breuses, allant de la défo­res­ta­tion d’un site pro­té­gé puisque parc dépar­te­men­tal, jus­qu’à la satu­ra­tion des axes rou­tiers déjà bien throm­bo­sés, en pas­sant par les risques d’i­non­da­tion sur des zones déjà dure­ment tou­chées par le passé.

Projet Open Sky Valbonne Parc Valmasque

Toutes ces véri­tés sont bonnes à être répé­tées autant de fois que l’on vou­dra, sur des pan­cartes, ou sur l’air pué­ril des lam­pions adap­té aux mani­fes­ta­tions. Et les ani­ma­teurs de faire jurer sur l’hon­neur aux par­ti­ci­pants de ne jamais mettre les pieds dans ce centre commercial…

Mais l’é­co­lo­gie à Sophia Antipolis, c’est un slo­gan qui se doit d’être visible, à défaut d’être intrin­sèque. On va rou­ler en vélo ou voi­ture élec­trique, on va faire son jog­ging avec des maillots en pro­duits recy­clés fabri­qués en Asie. Tout cela est très bien, mais on conti­nue de par­tir en vacances le plus loin pos­sible en avion, ou de s’a­che­ter des fraises chi­liennes pour le repas de Noël. Il y avait d’ailleurs un stand sur le lieu de ras­sem­ble­ment, inci­tant les gens à prendre plus sou­vent l’a­vion pour gagner je ne sais quels points…

Alors pour Open Sky, personne ne pose la vraie question, et donc personne en suivant cette voie, n’apportera la vraie réponse. La seule cause c’est la mondialisation marchande et financière, c’est elle qui pousse à une consommation ravageuse et non réfléchie, au nom de la sacro-sainte croissance.

Open sky Non manifestation 6 juin 2019

Il faut croître à tout prix, comme la gre­nouille devant le bœuf. Et cre­ver ensuite. Alors l’é­co­lo­gie de sur­face, oui, trois fois oui. Recyclons, éco­no­mi­sons, réuti­li­sons. Mais creu­sons un peu en pro­fon­deur, oublions le chant des sirènes mon­dia­listes qui nous incitent à avoir le der­nier appa­reil high-tech, à par­tir de plus en plus loin en vacances puisque les prix baissent, ou à déra­ci­ner des humains de leur terre pour venir engrais­ser les mar­chands d’es­claves européens.

Simple ques­tion : par­mi tous ceux qui ont juré de ne pas mettre les pieds à Open Sky… com­bien prennent la voi­ture pour accom­pa­gner les enfants à l’é­cole ou pour se rendre à la séance de fit­ness ? Combien vont faire leurs courses à Carrefour, Leclerc ou Auchan qui ne sont, ma foi… qu’à une por­tée de voiture ?

On ne peut être écologiste si l’on est mondialiste !

Patrice LEMAÎTRE