Le Polymorphe Bleu du nouveau Cap 3000

Le Polymorphe Bleu, de l’art comptant pour rien au nouveau Cap 3000

Au détour d’une allée dans le laby­rinthe du nou­veau Cap 3000, ne man­quez pas cette… chose ? le Polymorphe Bleu. Œuvre d’art ou mobi­lier urbain ? L’objet est inclas­sable mais concep­tuel — bien enten­du — comme expli­qué par cette puis­sante pré­sen­ta­tion.
Polymorphe bleu Cap 3000
Heureusement qu’il y a ce mode d’emploi, sans lequel il eut été dif­fi­cile de com­prendre la chose : c’est donc une œuvre d’art-aire de jeu ! C’est la ren­contre de l’art avec le tape-cul et le tobog­gan. Attention tout de même, il y a une longue suite de res­tric­tions dans l’u­sage de cette aire de jeux pour têtes blondes de 3 à 11 ans. Jouer oui, mais sans cou­rir, sans sau­ter, sans crier, sans man­ger, bref sans bou­ger. Un pan­neau que les pro­fes­seurs d’é­cole aime­raient avoir dans leur cour de récré !

On ne sait pas si ce Polymorphe Bleu a les qua­li­tés du Blob Jaune et s’il peut se repro­duire, à suivre…Blob jaune
Cap 3000 a un demi-siècle d’existence. Ouvert en 1969, Cap 3000 fut nom­mé ain­si pour « capa­ci­té 3000″ : le nombre de ses places de par­king. Pour les nos­tal­giques, dans le hall de l’é­poque, les auto­mo­biles de 69, déesses à forte empreinte de carbone.Cap 3000 débuts

Cap 3000 vient donc de se réno­ver pour pas­ser à Cap 3500 places. Modernité oblige : 50 places pour véhi­cules élec­triques, 72 places de per­sonnes à mobi­li­té réduite et 214 places de co-voi­tu­rage. On peut même y trou­ver un ser­vice de pati­nettes électriques.

• Dans la course au gigan­tisme mar­chand, avec ses 300 bou­tiques Cap 3000 reste un petit joueur. Le Dubai Mall avec ses 1200 bou­tiques attire depuis 2008 plus de 50 mil­lions de visi­teurs chaque année.
• Sous la ville de Toronto, le Path est un réseau sou­ter­rain de 30 km de maga­sins, admi­nis­tra­tions et ser­vices. On peut rêver d’un réseau de kilo­mètres de gale­ries sou­ter­raines reliant alors Cap 3000, Polygone Riviéra, Nice Étoile et le pro­chain Open Sky de Sophia Antipolis. On serait alors les cham­pions du monde.
• Dans le plus grand centre com­mer­cial amé­ri­cain, Edmonton, 20.000 places de par­king, un aéro­port, on peut sur­fer sur une vague géante, le Tsunami.Tsunami artificiel Centre commercial Edmonton

Tsunami, tiens par­lons-en jus­te­ment. Alors que sur l’autre rive du Var, à un vol de mouette, on apprend que l’aéroport de Nice pré­voit de s’a­gran­dir, les Niçois ont enten­du par­ler de pro­jets pour réunir ces deux super­struc­tures voi­sines, l’aé­ro­port-Nice-Côte d’Azur et Cap 3000, par un télé­phé­rique (Un télé­phé­rique entre l’aé­ro­port et Cap 3000 ?). On se rap­pelle qu’un tsu­na­mi avait fait s’ef­fon­drer une par­tie des pistes en 1979 :

On se prend à son­ger. Ces arti­fices d’une socié­té de consom­ma­tion effré­née ne fini­ront-t-il pas englou­tis dans les abysses ? À la manière du « musée marin » voi­sin de Cannes.

Michel Lebon