Non, ce n’est pas de l’homophobie !

À l’af­fiche depuis le 11 décembre 2019, « Lola vers la mer » traite de la tran­si­den­ti­té. Son réa­li­sa­teur, Laurent Micheli, recon­nait qu’il voit son film comme « un acte mili­tant ».

Synopsis et détails
Alors que Lola, jeune fille trans­genre de 18 ans, apprend qu’elle va enfin pou­voir se faire opé­rer , sa mère, qui devait la sou­te­nir finan­ciè­re­ment, décède. Afin de res­pec­ter ses der­nières volon­tés, Lola et son père, qui ne se sont pas vus depuis deux ans et que tout oppose, sont obli­gés de se rendre jusqu’à la côte belge. En che­min, ils réa­li­se­ront que l’issue du voyage n’est peut-être pas celle à laquelle ils s’attendaient…

La chute de la mai­son Weinstein (qui a déclen­ché le mou­ve­ment #balan­ce­ton­porc) a mon­tré com­bien les céré­mo­nies conve­nues des César et des Oscars ne servent à rien d’autre qu’à la bana­li­sa­tion de com­por­te­ments sexuels aty­piques : pédo­phi­lie, homo­sexua­li­té, trans­genre. D’aucuns pen­se­ront : « Ce sec­taire voit des homos par­tout ! » comme la Blanche Neige du film de Jean-Claude Sussfeld voyait des nains par­tout, et que je suis vic­time d’une forme d’ho­mo­pho­bie primaire.

Voyons tout de même tout cela de plus près.

GLAAD Media Awards 2016

GLAAD Media Awards 2016

D’abord, il faut savoir que ce lob­by homo­sexuel a lui-même admis en 2016, au cours de la vingt-sep­tième édi­tion des GLAAD Media Awards – récom­penses décer­nées par la Gay & Lesbian Alliance Against Defamation afin de récom­pen­ser les œuvres, médias et per­son­na­li­tés pour leur rôle dans la repré­sen­ta­tion de la com­mu­nau­té LGBT, qui s’est tenue à Los Angeles, recon­nu donc que le suc­cès à impo­ser l’idéologie du genre avait été assu­ré grâce aux médias, au ciné­ma et aux pro­grammes de télé­vi­sion.

Sarah Kate Ellis, la pré­si­dente de GLAAD, a recon­nu que, pour chan­ger les valeurs des Américains mais aus­si du reste du monde, à com­men­cer par les Européens, les mili­tants homo­sexuels mani­pulent les médias et modi­fient l’opinion publique sur les pra­tiques homo­sexuelles. Cette struc­ture pré­ten­du­ment créée pour empê­cher la « dif­fa­ma­tion » est en réa­li­té une orga­ni­sa­tion conçue pour influen­cer les médias et encou­ra­ger les cou­ver­tures média­tiques en faveur des homo­sexuels, au ciné­ma, à la télé­vi­sion, à la radio et dans la presse écrite. Même Disney a suc­com­bé aux har­cè­le­ments de ce lob­by. Ce dont la jour­na­liste et mili­tante LGBT, Martha Jane Clyff, s’est féli­ci­tée dans un tweet qui ne laisse aucun doute sur l’objectif visé : « Nous y arri­vons, un bai­ser à la fois : Disney dif­fuse sa pre­mière scène de bai­ser gay. »

Différent des autres - Richard OswaldPour se convaincre de cette pres­sion du lob­by sur le sep­tième art, il suf­fit de se livrer à un rapide inven­taire des films trai­tant, soit en fili­grane soit car­ré­ment inté­gré au scé­na­rio, le thème de l’homosexualité. Cela a com­men­cé timi­de­ment en 1919 avec le film Différent des autres de Richard Oswald, pour dénon­cer le para­graphe 175 du code pénal alle­mand. En cin­quante ans (jusqu’en 1978), il n’y aura cepen­dant que 35 films tour­nés évo­quant plus ou moins fran­che­ment l’homosexualité.

Au début des années 1970, les choses vont s’accélérer

Il y eut d’abord le fameux Théorème dans lequel un jeune homme à la beau­té andro­gyne s’introduit dans une famille bour­geoise où le père, la mère, le fils et la fille lui suc­combent. Toutefois, c’est l’année 1978 qui mar­que­ra un tour­nant avec La Cage aux folles où l’homosexualité est abor­dée fran­che­ment mais sous l’angle de la déri­sion et de la bouf­fon­ne­rie. Dès lors, tout va aller crescendo.

Dans les années 80, vingt-et-un films sor­ti­ront par­mi les­quels :
- You are not alone (deux gar­çons pré­coces explorent leur sexua­li­té dans un pen­sion­nat)
- Deux lions au soleil (road movie où deux qua­dra­gé­naires las­sés de leurs illu­sions per­dues partent à l’aventure et ren­contrent l’amour)
- Taxi zum Klo (quelques semaines de la vie d’un ins­ti­tu­teur homo­sexuel)
- Le célèbre Victor Victoria (une femme se fai­sant pas­ser pour un homme sus­cite la pas­sion d’un homo­sexuel)
- le non moins célèbre Making love (un couple vit le par­fait bon­heur jusqu’au jour où débarque dans leur vie un per­son­nage qui réveille des pul­sions insoup­çon­nées)
- Tenue de soi­rée (Miou-Miou, Depardieu, Michel Blanc)
- Les Cage aux folles II et III.

Dans les années 90, vingt-deux films encore dont :
- My own pri­vate Idaho (encore un road movie où l’un des deux jeunes mar­gi­naux est homo)
- Deux gar­çons, une fille, trois pos­si­bi­li­tés (pas besoin d’un des­sin !)
- Les nuits fauves (où l’on com­mence à évo­quer le sida lié à l’homosexualité)
- Gazon mau­dit (pre­mier film sur l’homosexualité fémi­nine)
- Pédale douce (un res­pec­table homme d’affaire se tra­ves­tit en drag-queen la nuit)
- Ma vie en rose (par­cours d’un petit gar­çon qui se rêvait en fille)
- Comme un gar­çon (amour homo­sexuel : choi­sir entre faire comme les autres ou ne res­sem­bler a per­sonne)
- Le der­rière de Valérie Lemercier (l’univers homo­sexuel de gauche parisien).

Dans les années 2000, c’est le fes­ti­val qui com­mence avec soixante-neuf films dont :
- le célèbre Tout contre Léo (le sida et l’homosexualité)
- À cause d’un gar­çon (homo­sexua­li­té entre deux lycéens avec les pre­mières scènes crues de flirt entre les pro­ta­go­nistes)
- le non moins célèbre La mau­vaise édu­ca­tion (à nou­veau l’amour entre ado­les­cents) et beau­coup d’hommes à poil dans ce film
- Eating out (comé­die autour de l’homosexualité) et les deux volets sui­vants, Eating out II et Eating out III
- Yossy et Yagger (l’amour entre sol­dats) on n’épargne pas l’armée
- L’homme de sa vie (trouble nais­sant entre un homo et un hété­ro)
- le très fameux Le secret de Brokeback Mountain (l’homosexualité chez les cow boys)
- Comme les autres (ou com­ment avoir un enfant quand on est homo ?)
- Shelter (encore le thème de l’intrusion qui révèle l’homosexualité refou­lée)
- Harvey Milk (l’homosexualité dans la poli­tique)
- Plan B (ou la néces­si­té de remettre sa propre sexua­li­té en ques­tion)
- Une petite zone de tur­bu­lence avec Michel Blanc (encore).

Pour la décen­nie 2010, on était déjà, en 2016, à quatre-vingt-huit films trai­tant de l’homosexualité, réa­li­sés avec des scènes de plus en plus crues – et répu­gnantes par­fois – dont :
- Week end (dans un club gay, un hommes ren­contre un homo : tout change dans sa vie, entre confi­dences et sexe)
- I want your love (un jeune gay confron­té à la vie d’adulte)
- Yves Saint-Laurent (homo­sexua­li­té, débauche et per­ver­sion)
- Les gar­çons et Guillaume, à table ! (une comé­die assez réus­sie, il faut en conve­nir)
- Les petits mou­choirs (une bande de copains en vacances : secrets, amours, men­songes)
- Saint-Laurent (comme si un seul film ne suf­fi­sait pas pour glo­ri­fier cet homo­sexuel per­vers)
- Bye bye Blondie (l’homosexualité fémi­nine)
- Je te man­ge­rais (ou la force de l’homosexualité fémi­nine)
- Toute pre­mière fois (ou le mariage gay)
- Ma vie avec Liberace (l’homosexualité au ser­vice de l’ambition)
- Boy culture (l’affiche est sans équi­voque)
- Le sul­fu­reux La vie d’Adèle (où la fron­tière avec le por­no est fran­chie).

Auxquels sont venus s’ajouter 120 bat­te­ments par minute, Call Me by Your Name, Une femme fan­tas­tique et tant d’autres pour faire explo­ser le comp­teur. Si le décompte est bon, on a dépas­sé la cen­taine de films en salle à laquelle il faut ajou­ter une quin­zaine de séries télé soit cent quinze pro­duc­tions sur le thème de l’homosexualité. Plus de dix par an ! Record battu.

Comme si on avant besoin de ce nième film avec Lola vers la mer

Alors, évo­quer cet acti­visme mili­tant, omni­pré­sent — voire enva­his­sant — et de plus en plus into­lé­rant, est-ce vrai­ment de l’homophobie ?

Charles André