1er mai 2020, nostalgie (image d’archives)

Le 1er mai était donc la fête des travailleurs, à l’époque

Enfin, c’é­tait sur­tout la fête de ceux qui ne sont rien comme le der­nier car­ré qui va encore au tur­bin aujourd’­hui. La France est en apnée du tra­vail. Plus de 11,3 mil­lions de sala­riés sont actuel­le­ment séques­trés volon­taires au chô­mage tech­nique, couillo­na­vi­rus oblige. Auxquels il faut ajou­ter les mil­lions de chô­meurs endé­miques de pleins droits, les vrais. Auxquels il faut ajou­ter toutes sortes de gens en fin de droits, les hors sys­tème qui bossent au noir, les femmes au foyer et main­te­nant les hommes aus­si, pas de jaloux. Les sans papiers, mais pas sans sub­sides répu­bli­cains, les clo­chards, les tau­lards libé­rés dans la nature.

Cette année, une mani­fes­ta­tion regrou­pant les éboueurs et les cais­sières mais sans les troupes fonc­tion­naires, aurait pu tout juste rem­plir la bien nom­mée Place du Calvaire, répu­tée pour être la plus petite place de Paris. Les syn­di­cats en KO tech­nique ont pré­fé­ré ran­ger leurs cali­cots que d’ar­pen­ter esseu­lés le pavé. Il leur reste cepen­dant beau­coup d’ac­quis sociaux à pré­ser­ver dans les salons pri­vés du gou­ver­ne­ment. Comme conser­ver à 1 mètre la dis­tan­cia­tion sociale. Imaginez un peu si cela devait pas­ser à 1 mètre cin­qute comme en Allemagne ou dans d’autres pays plus tota­li­taires que nous.

Faute de pou­voir chan­ter dans la rue au porte-voix, il nous reste encore à enton­ner les concerts de cas­se­roles aux bal­cons et râler vir­tuel­le­ment sur les réseaux sociaux.

La contestation est en mort clinique

Quoi qu’il en soit le 1 mai, 46e jour de confi­ne­ment et 12e jour de flo­réal du calen­drier répu­bli­cain, il faut entre­te­nir les tra­di­tions. On s’offre du muguet porte-bon­heur. Il ne nous sera pas pos­sible d’al­ler cher­cher le brin dans les sous-bois. La maré­chaus­sée veille et traque tout cueilleur irres­pon­sable. Le brin à 135 euros, ça fait cher.Gendarmerie- traque-randonneurs-forêt

Aussi, confor­mé­ment à cette nou­velle socié­té confi­née qui se met en place, dans laquelle il faut s’im­pri­mer son quar­tier-libre d’une heure, je vous pro­pose d’im­pri­mer votre brin. Je vous pro­pose ces pots, beau­coup plus durables que l’é­phé­mère brin dont les clo­chettes tombent au bout de quelques heures. Il vous suf­fi­ra alors de plan­ter la feuille à côté de vos géra­niums sur le balcon.

Muguet

Bon concert de cas­se­roles au bal­con, ce soir.

Michel Lebon