Christian Estrosi est-il conscient de ce qu’il dit ?

Le maire de Nice applique aveu­glé­ment les consignes qui lui sont dic­tées par ses men­tors. Qui eux-mêmes suivent celles qui leur sont prescrites.

Christian Estrosi, comme toute la Nomenklatura française, a pour mission de faire porter le masque partout et à tout le monde

Et donc il pré­pare les Niçois à por­ter le masque par­tout. Cela com­mence par des petits bouts, puis peu à peu, pen­dant les vacances, les petits bouts s’é­ten­dront à tout le territoire :

Nice Matin 4 août 2020 - plan Nice - masque Paris - Zones masque
À Nice, comme à Paris et par­tout ailleurs, le « patch­work » mas­qué se met en place.

Afin d’as­su­rer le bon dérou­le­ment de ce plan, Christian Estrosi a déclaré :

« Je ne lâche rien quand il s’a­git de la pro­tec­tion de la popu­la­tion.
Il n’y a rien de plus impor­tant pour moi que la san­té des Azuréens.
Pas même les contin­gences éco­no­miques ! »
[source Nice Matin du same­di 15 août 2020]

Il faut vrai­ment être un pro­fes­sion­nel aguer­ri de la poli­tique pour oser balan­cer autant de bali­vernes en si peu de mots. Voyons cela.

« Je ne lâche rien quand il s’agit de la pro­tec­tion de la popu­la­tion. »
Ah bon ? Pendant le même temps, des quar­tiers entiers de Nice sont livrés aux tra­fi­quants de drogue qui règlent leurs comptes en pleine rue à l’arme de guerre. Les Niçois de souche n’osent plus s’y aven­tu­rer depuis belle lurette.

Un homme de 21 ans a été gra­ve­ment bles­sé par balle ce jeu­di après-midi dans le quar­tier des Moulins à l’ouest de Nice, aux alen­tours de 15h20.
La deuxième fusillade en moins de trois semaines.
[source France Bleu 6 août 2020]

Continuons :
« Il n’y a rien de plus impor­tant pour moi que la san­té des Azuréens. »
Ah bon ? Mais Nice est la ville la plus pol­luée de France comme nous l’a­vons mon­tré à maintes reprises (lire notam­ment Nice, la ville où il ne fait pas bon res­pi­rer du 7 juillet 2020). Rien n’est plus impor­tant pour Christian Estrosi que la san­té des Azuréens, mais dans le même temps, ces Azuréens meurent de res­pi­rer l’at­mo­sphère pol­luée de Nice !
Le maire de Nice encou­rage l’ex­ten­sion de l’aé­ro­port qui aggra­ve­rait encore la situa­tion dra­ma­tique. À tel point que nous nous sommes deman­dé si Christian Estrosi ne ren­dait pas le masque obli­ga­toire, non pas à cause du virus, mais à cause de la pol­lu­tion mor­telle (lire Port du masque obli­ga­toire à Nice, enfin ! du 4 août 2020).

Enfin :
« Pas même les contin­gences éco­no­miques ! »
Les mesures dites sani­taires sont en train d’a­néan­tir notre éco­no­mie, mais Estrosi n’en tient pas compte. A‑t-il seule­ment com­pris que sa paye (ses mul­tiples payes) pro­vient des impôts ? Et que les impôts sont issus de la valeur ajou­tée géné­rée par les entre­prises. Les contin­gences éco­no­miques sont secon­daires tant qu’on est payé, n’est-ce-pas !
Estrosi annule donc toutes les ren­contres cultu­relles et spor­tives, mais… pas « son » Tour de France !

Estrosi a inves­ti plu­sieurs mil­lions d’eu­ros dans le Tour de France pour pro­mou­voir Nice et lui aus­si : 3,55 mil­lions d’eu­ros sans comp­ter « la mise à dis­po­si­tion de l’organisateur du domaine public, des locaux pour le centre de presse et la per­ma­nence, la prise en charge des démarches admi­nis­tra­tives et de com­mu­ni­ca­tion, le dis­po­si­tif anti-intru­sion selon les ins­truc­tions des ser­vices de l’État, la mobi­li­sa­tion des forces de police muni­ci­pale pour le bon dérou­le­ment, les opé­ra­tions de pro­mo­tion du Tour de France, la pré­sen­ta­tion offi­cielle des équipes et le bar­rié­rage de la zone de départ (3−4 km) et arri­vée (5−6 km).» 

Source France Bleu Azur (copie d’écran)

Alors que cet évé­ne­ment aurait pu se dérou­ler à la date pré­vue, du 27 juin au 19 juillet 2020, il est repor­té à fin août. Mais fin août les consignes dites sani­taires sont encore plus dras­tiques qu’en juin. Qu’à cela ne tienne : pas ques­tion d’an­nu­ler à pré­sent le Tour de France qui s’ins­tal­le­ra à Nice du 27 au 31 août.
Eu égard aux enjeux finan­ciers consi­dé­rables, Estrosi a bien pris en compte les contin­gences économiques.

Bref, c’est du Grand Guignol. Trois phrases, trois men­songes. Le maire de Nice en est-il conscient ? Comprend-il ce qu’il dit ? Le plus pro­bable, c’est qu’il « assume par­fai­te­ment de men­tir », à l’ins­tar de Sibeth N’diaye, sinon il ne serait pas là. Tout simplement.

Dites vous que lorsqu’un politicien dit quelque chose, il vous ment.

Massimo Luce