Macron et son « séparatisme » : le discours de la honte

8 octobre 2020 | 2 Commentaires 

Le pré­sident allait prendre la parole. On atten­dait cela depuis des mois, depuis que les médias l’annonçaient comme un évé­ne­ment majeur dans la poli­tique macro­nienne. Enfin, le Chef de l’État allait par­ler de ce qui fâche : le gan­gré­nage du pays par l’islam radi­cal pudi­que­ment renom­mé la « ques­tion du sépa­ra­tisme »… Alors que c’est bien de com­mu­nau­ta­risme qu’il s’agit.

On n’a pas été déçu. La spé­cia­li­té de Macron reste le bavar­dage creux et sur­tout l’effet séman­tique qui sous-tendent sa poli­tique du « en même temps ». Il faut dire que, depuis qu’il pré­pa­rait ce dis­cours, il avait eu tout le temps de choi­sir les mots pour lui don­ner, à la fois, un par­fum d’extrême droite et une saveur pro­non­cée d’islamo-gauchisme. Ce qui n’a pas empê­ché La France Insoumise (LFI), par la voix de Manon Aubry, dépu­tée euro­péenne de cette for­ma­tion, de réagir néga­ti­ve­ment : « Macron n’a pas par­lé de sépa­ra­tisme et de cohé­sion répu­bli­caine : il n’a par­lé que d’islam, de manière obses­sion­nelle. Stigmatiser les musul­mans, voi­ci son unique solu­tion pour ten­ter de mas­quer sa ges­tion cala­mi­teuse de la crise sani­taire et sociale. » À l’extrême gauche, on ne se refait pas.

Qu’à dit Macron pour plaire à tout le monde et ne fâcher personne (sauf LFI) ?

Pour séduire à droite, il a par­lé d’« isla­misme sépa­ra­tiste » et appe­lé à la recon­quête des ter­ri­toires per­dus de la République. Comment ? On n’en sait rien. Il a prê­ché pour une poli­tique sécu­ri­taire, la fer­me­ture des mos­quées sala­fistes et des écoles cora­niques clan­des­tines, le ren­voi des imams inté­gristes, une sco­la­ri­té obli­ga­toire dès l’âge de trois ans à l’école de la République… Bref, un pro­gramme digne du Rassemblement National avant sa « dédiabolisation ».

Pour cares­ser la gauche dans le sens du poil, il en a appe­lé à un « islam des Lumières », il a pro­po­sé que l’arabe soit ensei­gné plus lar­ge­ment à l’école, que l’islam devienne une dis­ci­pline uni­ver­si­taire et a annon­cé pour­suivre sur la voie de la démarche expia­toire concer­nant la guerre d’Algérie : « Nous sommes un pays qui a un pas­sé colo­nial et qui a des trau­ma­tismes qu’il n’a pas réglés » a‑t-il une nou­velle fois répé­té. Une obses­sion chez lui depuis qu’il a qua­li­fié la colo­ni­sa­tion de « crime contre l’humanité ». En juillet der­nier, il avait d’ailleurs confié à l’historien très contro­ver­sé, Benjamin Stora(1), une mis­sion sur « la mémoire de la colo­ni­sa­tion et de la guerre d’Algérie ».

Que peut-on attendre de ce pensum fort peu volontariste ?

Pas grand chose en véri­té si ce n’est une aggra­va­tion de la situa­tion. Car les cajo­le­ries à droite sont des « poli­ci­ta­tions » qui n’engageront que les naïfs prêts à y croire et ses gages à gauche s’apparentent à la mobi­li­sa­tion de pom­piers pyro­manes. Michel Onfray use d’une excel­lente méta­phore sur ce point, je cite : « Il pro­pose ni plus ni moins d’éteindre l’incendie avec le lance-flammes qui a contri­bué à l’allumer. »

En effet, fer­mer ça et là des nids sala­fistes relève de la méthode Coué : tous renaî­tront de leurs cendres, un peu plus loin, dans les jours qui sui­vront. Macron rai­sonne comme Staline qui s’imaginait anéan­tir la foi ortho­doxe en démo­lis­sant les églises, en brû­lant les icônes et en dépor­tant les Popes. Ce qui résul­te­ra de cet uto­pique com­bat contre le sala­fisme, c’est l’exacerbation du sen­ti­ment d’islamophobie aus­si­tôt – et exa­gé­ré­ment – exploi­té par les isla­mo-gau­chistes qui crie­ront à la stig­ma­ti­sa­tion et à la per­sé­cu­tion. Manon Aubry n’a pas atten­du pour don­ner le ton et on peut déjà ima­gi­ner les éruc­ta­tions de Mélenchon, Edwy Plenel, Danièle Obono, Clémentine Autain et tous les autres…

Cartographie islamo-gauchisme

[source] Cliquer sur l’i­mage pour l’agrandir

Quant à « l’islam des Lumières », parlons-en !

Qui peut croire que la « sou­mis­sion » (le sens du mot islam) et les Lumières soient com­pa­tibles ? Par défi­ni­tion, les Lumières consti­tuent « un cou­rant phi­lo­so­phique qui se pro­pose de dépas­ser l’obscurantisme et de pro­mou­voir les connais­sances » (Wikipédia). Tout le contraire de l’islam ! La for­mule macro­nienne est donc un éblouis­sant spé­ci­men d’oxymore. Aussi creux que sa pen­sée et aus­si per­vers que sa poli­tique du « en même temps ».

Parmi les outils de son cou­teau suisse, on trouve éga­le­ment l’enseignement de l’arabe à l’école. Pourquoi cela ? L’islam est une reli­gion, une « phi­lo­so­phie » si l’on veut, sur­tout un code social mais cer­tai­ne­ment pas une eth­nie et encore moins une langue, même si le Coran est rédi­gé en arabe. L’Indonésie est le plus grand pays de confes­sion musul­mane et on n’y parle pas l’arabe ; pas plus qu’en I nde et au Pakistan à forte pro­por­tion de maho­mé­tans. Là encore, Macron fait un amal­game per­ni­cieux. Quant à l’idée de faire de l’islam une « dis­ci­pline uni­ver­si­taire », c’est du grand n’importe quoi. Croit-il vrai­ment que l’enseignement de l’islamologie sera un moyen de dis­sua­sion pour les ter­ro­ristes ? Ceux-ci ne fré­quentent pas les uni­ver­si­tés, qu’on sache, mais les lieux de pro­pa­gande salafiste.

Tout le reste fut à l’avenant. On nous avait annon­cé cette prise de parole du Président sur le « sépa­ra­tisme » comme un évé­ne­ment-clef du quin­quen­nat. On allait voir ce que l’on allait voir ! En fait, on a vu la mon­tagne accou­cher d’une sou­ris. Encore une fois, Macron s’est payé de mots. Les sala­fistes et les ter­ro­ristes en puis­sance doivent bien se mar­rer. Quel chef de guerre, ce Macron ! Il paraît qu’Erdogan est ter­ro­ri­sé, que les lea­ders du Hezbollah font dans leur froc et que les Frères musul­mans tremblent de tout leur long !

Avec ce dis­cours, le Président m’a tout sim­ple­ment fait honte… On a sou­vent déplo­ré ses bas­sesses mais cette fois Macron confirme qu’il est bien le déshon­neur de la France.

Charles André

(1) On reproche à Benjamin Stora une vision par­tiale de la colo­ni­sa­tion et de la guerre d’Algérie car il s’intéresse davan­tage aux mémoires – essen­tiel­le­ment algé­riennes avec les­quelles il est en sym­pa­thie – qu’aux faits his­to­riques. Ses tra­vaux épousent la relec­ture faite par les mou­ve­ments indé­pen­dan­tistes de la pré­sence fran­çaise en Algérie et il la consi­dèrent comme injuste de bout en bout. Son dis­cours anti-colo­nia­liste est entiè­re­ment à charge contre la France et passe sous silence toute l’œuvre accom­plie (pro­grès struc­tu­rel, éco­no­mique, social, sani­taire, édu­ca­tif, cultu­rel…) au cours de la pré­sence française.

2 Commentaires 

  1. Pour Wery :
    Très belle envo­lée qui nous fait un topo pré­cis, concis et tel­le­ment trop vrai !
    On est au moins 2 et c’est le début de « plu­sieurs » qui est le com­men­ce­ment de « beau­coup ».
    Merci à la « réin­for­ma­tion » et à Nice Provence Info d’exister.

    Répondre
  2. C’est la déroute pour Macron. Les marion­net­tistes de l’État pro­fond démo­crate US sont en panique, les arres­ta­tions se mul­ti­plient, Hillary Clinton et Barack Obama ain­si que des taupes de la CIA sont accu­sés de haute tra­hi­son. Hillary Clinton est confon­due à tra­vers ses e‑mails à pro­pos de pédo­phi­lie, voire de pédo­cri­mi­na­li­té. Tout est dans les mains de la jus­tice amé­ri­caine. Biden est com­plè­te­ment pau­mé ; cer­tains des mains­treams com­mencent à chan­ger leurs approches.
    Trump annonce que le vac­cin n’est ni obli­ga­toire, ni néces­saire. Il va dis­tri­buer le REGENERON fabri­qué par l’ar­mée qui l’a remis sur pieds en 48h00, gra­tui­te­ment à tous les citoyens qui en ont besoin. Il stoppe les règles de la crise pour favo­ri­ser l’é­co­no­mie et la reprise du tra­vail. Ce ne sont que quelques vraies infor­ma­tions col­lec­tées avec l’aide de Qanon cen­su­ré depuis hier par Facebook qui depuis 3 mois n’a pas émis une seule fake­new. Les Français doivent refu­ser le vac­cin et les tests.
    Sur 34 uni­ver­si­tés amé­ri­caines, il a été récol­té 49.000 tests posi­tifs qui ont don­né 2 hos­pi­ta­li­sa­tions et zéro mort.
    Retirez les enfants de l’é­cole parce qu’il vont essayer d’at­teindre les gens par ce canal.
    Eteignez vos TV et allu­mez votre esprit cri­tique. Celui qui dor­mait en démo­cra­tie ne s’est pas encore ren­du compte qu’on est pas­sé en pleine dictature.

    Répondre

Répondre à WERY Annuler la réponse

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

Je sou­haite être notifié(e) par mes­sa­ge­rie des nou­veaux com­men­taires publiés sur cet article.