17 mai… « Il y a un fantôme au Louvre… ! »

17 mai 2021 | 1 com­men­taire

Telle était l’é­trange rumeur qui cir­cu­lait en ce matin du 17 mai dans les rues de Paris…

Un gar­dien du Louvre témoigne : « À une heure du matin, j’é­tais en train de faire ma ronde dans les salles du rez de chaus­sée qui donnent sur le bord de l’eau, lorsque, tout à coup, en arri­vant dans la salle des dieux bar­bares, j’a­per­çois une forme humaine qui, enve­lop­pée d’un suaire noir et coif­fée d’une sorte de capu­chon, me tour­nait le dos et se tenait debout près de la sta­tue de Belphégor… »

Ce feuille­ton, qui tint en haleine les télé­spec­ta­teurs de 1965, a été tiré d’un livre écrit par Arthur Bernède en 1926, « Belphégor, le fan­tôme du Louvre ».

Arthur Bernède - Belphégor fantôme Louvre

Bernède avait plus d’une corde à sa plume puisque, s’il était jour­na­liste et roman­cier popu­laire, il était aus­si chan­teur lyrique et fré­quen­tait à l’é­poque la célèbre Emma Calvé, l’a­mie de Béranger Saunière… nous voi­là donc aux portes de Rennes Le Château et de ses cénacles.
Bernède a même écrit un livret pour la can­ta­trice, « Sapho » qu’elle chan­te­ra à l’Opéra en 1897. Bernède fonde aus­si en 1919 la « Société des Cinéromans » avec son com­plice Gaston Leroux. Il écri­ra d’autres ouvrages aux titres énig­ma­tiques peut-être liés au même sujet comme « Le Fantôme du Père Lachaise », « Vampyria » et « L’Affaire Bessarabo » (nom emprun­té à une célèbre famille des princes de Valachie dont le mau­so­lée se trouve, jus­te­ment, au cime­tière du Père Lachaise à Paris).

Arthur Bernède était un roman­cier popu­laire, certes, mais il était aus­si chro­ni­queur judi­ciaire et il se docu­men­tait très sérieu­se­ment pour ses romans qui tous contiennent une part de véri­té his­to­rique. Dans Belphégor, Bernède met en scène la recherche du métal de Paracelce, secret qui se trouve enfoui dans une sta­tue du dieu Osiris et ce sont les Rose-Croix qui en détiennent le secret. Une par­tie du mys­tère se situe dans les anciens sou­ter­rains du musée reliés à l’an­cienne paroisse des rois de France, Saint Germain l’Auxerrois. Depuis la paru­tion du feuille­ton, cer­tains curieux cherchent tou­jours au Louvre l’emplacement de la salle des dieux bar­bares et la sta­tue du dieu des Moabites…

« À la clar­té de la Lune qui pas­sait à tra­vers les fenêtres, je le vois se fau­fi­ler entre deux ran­gées de sta­tues et s’en­gouf­frer dans la gale­rie qui conduit à l’es­ca­lier de la Victoire de Samothrace… Le fan­tôme fait un bond de côté et dis­pa­raît comme s’il s’é­tait fon­du dans les ténèbres… C’est à croire que le fan­tôme s’est vola­ti­li­sé à tra­vers les murs du palais… Voilà la véri­té, je vous le jure ! »

Conseil : ne vous conten­tez pas des films, lisez le livre de Bernède et munis­sez-vous, comme le conseille l’au­teur, d’un livre sur l’an­cienne his­toire du Louvre ain­si que d’un bon plan ancien du musée. Vous aurez peut-être quelques surprises…

Le château de Belphégor ?

Château de MédanDans le feuille­ton TV « Belphégor », de l’au­teur Arthur Bernède, le « Rose-Croix » – Boris William – réside dans le mys­té­rieux châ­teau de Médan. Ce châ­teau se trouve dans les Yvelines (IXe-XVIIIe siècle) et il fut habi­té par le poète Ronsard. Il nous faut donc cher­cher la « Rose »… Plus curieux encore, ce châ­teau a été un temps la demeure de Maurice Maeterlinck accom­pa­gné de la sœur de Maurice Leblanc (l’au­teur des « Arsène Lupin »), Georgette Leblanc. Il faut savoir aus­si qu’en temps ordi­naire, le couple vivait dans l’an­cienne abbaye de Jumièges mise en scène dans l’œuvre de Leblanc.

Dans le même feuille­ton « Belphégor », l’é­trange mai­son de « Lady Godwin » se situait au Vésinet près du lac de Croissy, c’est-à-dire tout près de Saint Germain en Laye où l’on peut encore devi­ner l’ombre de Jacques II Stuart d’Angleterre et d’Ecosse et dont le tom­beau repré­sente la Manneporte d’Étretat… Cette demeure a aus­si été celle de Henri Desfontaines, un réa­li­sa­teur et ami d’Arthur Bernède avec lequel il a tour­né le pre­mier Belphégor, la même année que la paru­tion du livre (1927). Dans la nou­velle ver­sion de Belphégor au ciné­ma (sor­ti vers 2000), il est fait une allu­sion à Henri Desfontaines, sous la forme de l’é­gyp­to­logue inhu­mé au Père Lachaise à Paris et qui rap­porte d’Égypte la momie du dieu…

Alexandra SCHREYER

1 commentaire

  1. Merci pour ce moment de culture…

    Répondre

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *