Macron a réussi à réveiller la Grande Muette (suite)

18 juin 2021 | 4 Commentaires 

Nous publiions le 10 mai 2021 une ana­lyse inti­tu­lée : Macron a réus­si à réveiller la Grande Muette. dans laquelle nous rele­vions le malaise des armées qui se res­sent par une suc­ces­sion de mes­sages d’a­lerte :
• cela a com­men­cé par la « lettre des géné­raux » publiée par le site inter­net Place d’Armes, qui mit le feu aux poudres,
• sui­vie du contre-appel publié par le site de Valérie Bugault,
• lui-même sui­vi de la « lettre ouverte au pré­sident Macron » du syn­di­cat « France Police – Policiers en colère »
• à son tour sui­vie de la « tri­bune des mili­taires d’active » (publiée en inté­gra­li­té dans nos colonnes).

Macron pen­sait mettre l’ar­mée sous sa botte après le départ du chef d’état-major des Armées, Pierre de Villiers, en rap­pe­lant pué­ri­le­ment que « c’é­tait lui le chef ! » en rem­pla­çant ce der­nier par un mili­taire de haut-rang qui parais­sait plus docile, le géné­ral François Lecointre (notre illus­tra­tion à la une et ci-des­sous muse­lé).Général François Lecointre
Et puis, pata­tras ! Lecointre démis­sionne en cla­quant la porte de façon encore plus vio­lente que Pierre de Villiers. Il dira en par­tant : « Je ne suis pas au ser­vice de Macron, mais du pré­sident de la République. […] Vous ne connais­sez rien aux armées, parce que vous ne connais­sez pas le cœur des armées. Le pré­sident pas plus que n’importe qui de sa géné­ra­tion n’a expé­ri­men­té ce qu’est (sic) les longues marches, les nuits d’ennui, la dif­fi­cul­té, la dou­leur. »

Et voi­là qu’un quar­te­ron de cinq géné­raux en remet une couche en ce 18 juin dans cette nou­velle tribune :

En ce jour anni­ver­saire de l’appel du 18 juin, alors que 6 des 61 géné­raux, ayant signé une lettre d’alerte à nos gou­ver­nants publiée le 14 avril der­nier, sont convo­qués à com­pa­raître devant un « Conseil supé­rieur des Forces Armées » pour y être sanc­tion­nés, bien qu’ils aient quit­té l’activité depuis 10 à 20 ans, qu’ils jouissent pai­si­ble­ment de leur retraite et de leurs petits enfants, et qu’ils se per­çoivent comme des citoyens à part entière, j’ai une pen­sée émue pour deux per­son­nages dont les condam­na­tions par une jus­tice mili­taire aus­si expé­di­tive qu’injuste ont mar­qué l’histoire de notre pays. Certains les auront peut être déjà recon­nu dans cet avant pro­pos, puisqu’il s’agit du capi­taine Alfred Dreyfus et du géné­ral Charles de Gaulle. Je conclu­rai cette tri­bune en ACCUSANT, puis en LANÇANT UN APPEL

Deux brefs rap­pels his­to­riques :

1 – Le 22 décembre 1894, le capi­taine Alfred Dreyfus, inno­cent du crime de tra­hi­son dont on l’accuse, est condam­né à la dépor­ta­tion à per­pé­tui­té par l’unanimité d’un conseil de guerre mili­taire. A par­tir du 25 novembre 1897, Émile Zola publie une série d’articles dans divers jour­naux et détri­cote le dos­sier mon­té à charge contre Dreyfus. C’est le 13 jan­vier 1898 qu’il publie dans le jour­nal l’Aurore son célèbre article deve­nu his­to­rique : « J’accuse », titre que je reprends aujourd’hui avec beau­coup d’humilité.

Le 3 juin 1899 le juge­ment de 1894 est cas­sé. Le minis­tère de la Guerre de l’époque ne se ren­dra pas sans com­battre. Il pour­suit avec hargne son com­bat contre Dreyfus. Le men­songe et la pro­duc­tion de preuves fausses ou fabri­quées seront ses armes prin­ci­pales. Il finit par obte­nir une deuxième condam­na­tion de Dreyfus le 9 sep­tembre 1899 par le Conseil de Guerre de Rennes. Mais le capi­taine Dreyfus dont l’innocence ne fait plus aucun doute est gra­cié dix jours plus tard par le pré­sident de la République Émile Loubet. Il sera tota­le­ment réha­bi­li­té le 12 juillet 1906 12 ans après sa pre­mière condamnation.

Cette affaire Dreyfus a mon­tré au monde entier les limites de la Justice mili­taire fran­çaise, mais sur­tout la dupli­ci­té des poli­ti­ciens et des médias qui l’ont ins­tru­men­ta­li­sée. Ce qu’il y a eu de plus cho­quant reste cette « una­ni­mi­té » des juges mili­taires, pro­ba­ble­ment plus sou­cieux de leur car­rière que de la jus­tice, et leur empres­se­ment à condam­ner par deux fois un inno­cent, allant jusqu’à inno­cen­ter le véri­table cou­pable. C’est aus­si l’acharnement des ministres de la guerre suc­ces­sifs à vou­loir faire triom­pher leur point de vue, allant jusqu’à la fal­si­fi­ca­tion des pièces du dos­sier et à leur inter­pré­ta­tion ten­dan­cieuse. Et c’est enfin l’habileté dia­bo­lique des poli­ti­ciens qui, réa­li­sant qu’ils avaient per­du, ont fait voter une loi d’amnistie dès novembre 1899, loi qui met­tait à l’abri des pour­suites tous les ins­ti­ga­teurs de cette triste affaire.

C’est sur la base de cette affaire Dreyfus que Théodore Herzl a fon­dé le sio­nisme dont nous connais­sons tous l’importance dans la géo­po­li­tique mon­diale contemporaine …..

2 – Le 4 juillet 1940, deux semaines après son appel du 18 juin, com­mé­mo­ré avec fer­veur aujourd’hui, sept géné­raux d’un tri­bu­nal mili­taire de Toulouse condam­naient Charles de Gaulle, alors exi­lé à Londres, à quatre ans de pri­son et cent francs d’amende pour avoir appe­lé des mili­taires à la déso­béis­sance dans son dis­cours du 18 juin.

→ 1 La peine était « légère »  et acquise seule­ment à la majo­ri­té. Peut-être parce que le pré­sident tar­nais et juif du tri­bu­nal, le géné­ral André Boris, com­men­çait déjà à entrer en Résistance ?

Parce que le ver­dict trop clé­ment ne lui conve­nait pas, l’exécutif vichyste impo­sa une autre pro­cé­dure auprès de la cour mar­tiale de Clermont-Ferrand. Là, le tri­bu­nal sera bien plus sévère : le 2 août 1940, de Gaulle est condam­né à mort par contu­mace pour tra­hi­son et pri­vé de ses biens.

Cette condam­na­tion sera annu­lée après la Libération, comme d’ailleurs celle de la cour d’appel de Toulouse qui s’est re-réunie après la guerre pour effa­cer sa déci­sion de juillet 1940. Entre les deux déci­sions de la cour d’appel de Toulouse, le pro­cu­reur géné­ral Lespinasse qui avait requis avec zèle au sein de la Section spé­ciale de Toulouse, avait lui aus­si été décla­ré cou­pable, condam­né à mort par contu­mace par des résis­tants et exé­cu­té en 1943. Cela n’a pro­ba­ble­ment pas suf­fi au Général de Gaulle, car sa venue place du Capitole à Toulouse pour la Libération en 1944, en tant que chef du gou­ver­ne­ment pro­vi­soire, est res­tée mar­quée dans les annales par sa froi­deur, cer­tains par­lant même de mépris.

Dans cette nou­velle affaire, la par­tia­li­té, le carac­tère expé­di­tif et bru­tal d’une jus­tice mili­taire sou­mise au bon vou­loir de l’exécutif du moment est appa­ru en pleine lumière. En clair la culpa­bi­li­té est déci­dée sans débat contra­dic­toire par l’exécutif, le ver­dict est connu avant même le pro­cès. Ce sont des pro­cès de type sta­li­nien qui vont nous ser­vir de réfé­rences pour expli­quer ce qui se passe aujourd’hui, au XXIème siècle, dans notre pays.

Que se passe-t-il donc aujourd’hui en France ?

Le 14 avril der­nier, « une lettre ouverte à nos gou­ver­nants » est publiée sur un site inter­net à l’initiative d’un ancien capi­taine de Gendarmerie. Le texte est ouvert à la signa­ture des anciens mili­taires. Plus de 27 000 anciens mili­taires dont plus de 60 anciens géné­raux la signent dans les semaines qui suivent. Le 21 avril, cette lettre est reprise par le jour­nal Valeurs Actuelles qui y ajoute un titre.

Cette lettre est ni plus ni moins qu’un constat de déli­te­ment et d’une mon­tée régu­lière de la vio­lence dans notre pays ; constat déjà dres­sé par de nom­breux hommes poli­tiques de tous bords et, en par­ti­cu­lier, par l’ancien ministre de l’intérieur Gérard Collomb qui évo­quait clai­re­ment un « face à face » à venir entre com­mu­nau­tés. Selon un son­dage Harris Interactive, 84% des fran­çais adhé­re­raient aujourd’hui à ce constat. Cette lettre invite nos gou­ver­nants à agir pour évi­ter que la situa­tion ne s’aggrave et qu’elle ne débouche sur des troubles de plus en plus sérieux pou­vant aller jusqu’à une guerre civile, guerre que per­sonne ne sou­haite, évidemment.

Par une inter­pré­ta­tion plus que ten­dan­cieuse du texte, Monsieur Mélenchon et 22 autres par­le­men­taires voient, dans cette lettre « un appel à l’insurrection » et demande au Procureur de Paris, Rémi Heitz, de se sai­sir de cette affaire le 26 avril.

Le 4 mai, le Procureur de Paris déboute les plai­gnants et écrit notam­ment : « Ce texte ne recèle pas en lui-même de pro­vo­ca­tions à com­mettre des infrac­tions pas plus qu’il ne contient d’appel à la haine, à la dis­cri­mi­na­tion ou à la vio­lence ».

« Le crime de pro­vo­ca­tion à des ras­sem­ble­ments d’insurgés et le délit de pro­vo­ca­tion à la déso­béis­sance des mili­taires ou des assu­jet­tis à toute forme du ser­vice natio­nal, pré­vus par le Code pénal, ne paraissent pas davan­tage pou­voir trou­ver à s’appliquer aux déve­lop­pe­ments figu­rant dans cette tribune ».

→ 2 « Si l’appréciation d’une éven­tuelle qua­li­fi­ca­tion dis­ci­pli­naire des pro­pos concer­nés, au regard du Code de la défense, relève des auto­ri­tés com­pé­tentes, il doit être consta­té qu’aucune suite judi­ciaire ou pénale ne peut en l’état être réser­vée à ceux-ci ». Mais le 26 avril, en écho à mon­sieur Mélenchon, après être res­té plus de douze jours silen­cieux, l’exécutif lâche « ses chiens » pour atta­quer la lettre des anciens mili­taires avec la plus grande véhé­mence et la plus totale mau­vaise foi. Il est aidé dans son com­bat par mon­sieur Mélenchon, bien sûr, mais aus­si par la meute des médias mains­tream sub­ven­tion­nés qui lui est dévouée (à quelques excep­tions près). Madame Pannier Runacher, madame Parly et même mon­sieur Castex sont par­mi les plus viru­lents. Des mots qui relèvent de la dif­fa­ma­tion sont pro­non­cés à l’égard des anciens mili­taires : fac­tieux, sédi­tieux, put­schistes, même si ces paroles baissent d’un ton après que le pro­cu­reur de Paris ait ren­du sa réponse.

Soumis à cette ava­lanche de cri­tiques dif­fa­ma­toires, les anciens mili­taires ne se résolvent pas à subir en silence, comme le sou­hai­te­rait l’exécutif. Des plaintes en dif­fa­ma­tion sont donc lan­cées devant la cour de Justice de la République contre une ministre, d’autres le seront dans les jours qui viennent. 6 des 61 géné­raux signa­taires défendent fer­me­ment la tri­bune en inter­ve­nant dans les médias mains­tream, « en réac­tion » aux attaques dont celle ci est l’objet. Il s’agit bien sûr d’un droit de réponse auquel tout citoyen de ce pays a droit lorsqu’il est injus­te­ment atta­qué ou diffamé.

Mais que mijote alors l’exécutif dans le secret des cabinets ministériels ?

L’exécutif réa­lise que ses pre­mières réac­tions n’ont pas suf­fi à faire taire les défen­seurs de « la lettre à nos gou­ver­nants », bien au contraire. Une deuxième lettre ouverte éma­nant de per­son­nels mili­taires en acti­vi­té paraît d’ailleurs dans Valeurs actuelles « en réac­tion » aux dif­fa­ma­tions dont sont l’objet les anciens militaires.

Gêné par l’ampleur de cette affaire à un mois des élec­tions régio­nales, l’exécutif pré­pare sa riposte avec pour objec­tif de faire diver­sion et de pas­ser à autre chose. Il a d’ores et déjà annon­cé dans les médias que les per­son­nels en acti­vi­té ayant signé la pre­mière lettre seraient sanc­tion­nés, que les sanc­tions frap­pe­raient davan­tage les plus hauts gra­dés et que la sanc­tion serait la radia­tion des cadres. Mais la ministre est embar­ras­sée par les « retrai­tés » et le nombre de signa­taires. Plus de 27 000 anciens mili­taires ? C’est beaucoup…

La ministre des Armées ne peut rien faire sur les retrai­tés qui ont une totale liber­té d’expression aux termes de la Constitution. Elle va donc cibler les anciens géné­raux signa­taires dans une ten­ta­tive de « déca­pi­ta­tion » du groupe de signa­taires qua­li­fié de « fac­tieux » au seul motif qu’il son­nait le toc­sin. Mais 61 géné­raux est un nombre encore trop impor­tant pour com­po­ser une « charrette ».

Alors, la ministre de la défense va en sélec­tion­ner 6, jugés les plus ardents parce qu’ils se sont expri­més dans les médias pour défendre leur lettre ouverte face aux attaques des sup­pôts de l’exécutif. On passe alors de la « déca­pi­ta­tion » à la « déci­ma­tion » : sanc­tion bru­tale et sau­vage appli­quée dans la Rome antique aux uni­tés rebelles.

Les six impé­trants sont des sep­tua­gé­naires. Comme des légions de fonc­tion­naires, cinq d’entre eux per­çoivent une « pen­sion de retraite » du ser­vice ad hoc du minis­tère de l’économie et des finances depuis des années et ne sont plus « rap­pe­lables ». Ils ne sont donc plus « 2S » à part entière puisqu’un géné­ral 2S est rap­pe­lable et per­çoit une « solde de réserve » du minis­tère des Armées. Qu’à cela ne tienne, le minis­tère des Armées, va faire « comme si ».

→ 3 En clair, pour ce minis­tère, un mili­taire deve­nu géné­ral devrait se taire jusqu’à la fin de ses jours, et ne l’ouvrir que pour chan­ter les louanges de l’exécutif en place, ce que cer­tains cour­ti­sans font d’ailleurs avec un grand talent.

Comme dans l’affaire d’Alfred Dreyfus ou la condam­na­tion de Charles de Gaulle, la ministre entre désor­mais dans l’instrumentalisation des ins­tances dis­ci­pli­naires mili­taires en se fon­dant sur un code de la Défense aujourd’hui com­plè­te­ment obso­lète au regard des droits fran­çais et euro­péens du 21ème siècle et dont il faut tordre l’esprit du texte pour l’appliquer à des géné­raux retrai­tés et plus que sep­tua­gé­naires. Mais la ministre, comme ses pré­dé­ces­seurs des affaires Dreyfus ou de Gaulle, est tenace. Elle connaît la jus­ti­ceà laquelle elle a déjà eu affaire lors d’un par­cours pro­fes­sion­nel qui est loin d’être « exem­plaire », si l’on en croit la cap­ture d’écran ci-après de Wikipédia qui l’évoque.

Notons que ce que nous révèle Wikipédia pour­rait bien n’être que la par­tie émer­gée de l’iceberg…

La ministre est éga­le­ment fille d’une conseillère d’État, ce qui peut s’avérer utile dans un bras de fer judi­ciaire qui se conclu­rait devant le Conseil d’État. Les conflits d’intérêt sont deve­nus mon­naie cou­rante aujourd’hui dans les cercles du Pouvoir. Bref la ministre ne recu­le­ra devant rien.

Capture d’écran d’un extrait de la page Wikipédia dédiée à Madame la ministre des Armées :Capture écran Florence Parly[source Wikipedia]

→ 4 À ce stade de l’exposé des faits, il est inté­res­sant de noter que tous nos prin­ci­paux dif­fa­ma­teurs ont été direc­te­ment impli­qués dans des affaires judi­ciaires trou­blantes plus ou moins récem­ment. Monsieur Mélenchon, pour sa part, est un grand spé­cia­liste de l’appel à l’insurrectionIl l’est donc aus­si, de l’inversion accu­sa­toire à notre égard….

Quant à Madame Pannier-Runacher, un article docu­men­té de « Politico » interroge.

Il est éga­le­ment inté­res­sant de rap­pe­ler qu’un pré­sident de la République en exer­cice et donc Chef des Armées (François Hollande), a pu accor­der 61 entre­tiens à deux jour­na­listes d’investigation qui en ont fait un livre de 672 pages ren­du acces­sible au public en 2016.

Ce livre a pour titre « Un Président ne devrait pas dire ça » et pour sous titre : « Les secrets d’un quin­quen­nat »Ce chef des Armées fran­çaises a donc dit ce qu’il ne devait pas dire et a livré au pas­sage quelques secrets mili­taires, met­tant en jeu la vie de ses sol­dats. Il n’a pas, à ma connais­sance, été inquié­té par la Justice ni n’a com­pa­ru devant un Conseil Supérieur des Forces Armées. « Selon que vous serez puis­sant ou misé­rable, les juge­ments de cour vous ren­dront blancs ou noirs ».

À ce simple rap­pel his­to­rique, le lec­teur mesu­re­ra l’énormité de la mas­ca­rade qui se pré­pare pour de simples lan­ceurs d’alertes qui ont su défendre contre des poli­tiques de mau­vaise foi, l’alarme qu’ils avaient sonnée.

Rappelons enfin qu’on accuse les géné­raux signa­taires et défen­seurs de la tri­bune d’avoir por­té atteinte à « l’image des Armées ». Sachant que le ver­dict sera pro­non­cé par le Chef des Armées (juge dis­ci­pli­naire) que l’on voit sur les deux « images » qui suivent (il y en a beau­coup d’autres…), je laisse les lec­teurs « élec­teurs » et les membres du CSFA juger par eux même qui du juge dis­ci­pli­naire (le Président) ou des « décla­rés cou­pables » porte atteinte à « l’image » des Armées.Macron pervers sexuel

→ 5 En conclu­sion, J’ACCUSE mon­sieur Mélenchon, madame Pannier-Runacher, madame Parly de nous avoir dif­fa­més, avec absence de bonne foi et des inter­pré­ta­tions ten­dan­cieuses, en nous trai­tant de fac­tieux, de put­schistes ou de sédi­tieux et en nous accu­sant d’avoir lan­cé un appel à l’insurrection. Ils auront à en répondre devant la Justice civile sachant que mon­sieur Rémi Heitz, pro­cu­reur de Paris, a déjà qua­li­fié ces accu­sa­tions d’infondées.

J’ACCUSE madame Parly, ministre des Armées, d’instrumentaliser, comme ses pré­dé­ces­seurs des affaires Dreyfus et de Gaulle, une pro­cé­dure dis­ci­pli­naire lan­cée contre des géné­raux en retraite qui ne sont pas, jusqu’à preuve du contraire, des sous-citoyens réduits au silence jusqu’à la fin de leurs jours.

Le lec­teur doit com­prendre que, dans cette affaire, madame Parly est à la fois par­tie, pro­cu­reur-dis­ci­pli­naire et qua­si-juge dis­ci­pli­naire.

Elle est par­tie parce qu’ elle est l’une de nos prin­ci­pales dif­fa­ma­trices contre laquelle les com­pa­rants ont défen­du la lettre d’alerte.

Elle est pro­cu­reur dis­ci­pli­naire parce que c’est elle qui a déci­dé de la culpa­bi­li­té de 6 géné­raux sans débat contra­dic­toire. C’est elle qui a signé la lettre d’envoi devant un Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA) dont elle a, elle même, dési­gné le rap­por­teur et sélec­tion­né les membres par­mi des offi­ciers géné­raux qui lui doivent leur car­rière et leur pro­mo­tion future.

Elle est qua­si-juge dis­ci­pli­naire parce que c’est elle qui pro­po­se­ra la sanc­tion au Président de la République.

Le lec­teur note­ra que le CSFA ne juge pas de la culpa­bi­li­té mais donne sim­ple­ment un « avis » sur le niveau de sanc­tion et que la ministre peut aller au-delà de l’avis du conseil, avec l’arbitraire le plus total. C’est ce qui est pré­vu par le code de la défense que j’ai qua­li­fié d’obsolète.

Le lec­teur note­ra aus­si que la sanc­tion a déjà été publié dans les médias avant toute com­pa­ru­tion et qu’il s’agit d’une radia­tion des cadres. Cette radia­tion cor­res­pond, en fait, à une mise en retraite, ce qui est déjà notre posi­tion depuis l’âge de 67 ans.

Le lec­teur doit donc com­prendre que cette mas­ca­rade relève de la ges­ti­cu­la­tion et de la com­mu­ni­ca­tion poli­ti­cienne du plus bas étage.

Devant cette absence de bonne foi et cette dupli­ci­té, J’APPELLE les élec­teurs à voter et à faire voter leurs proches mas­si­ve­ment pour évi­ter que l’abstention ne pro­fite aux plus mal­fai­sants et/​ou incom­pé­tents des candi­dats et/​ou des par­tis politiques.

L’abstention dans un scru­tin est, aujourd’hui, sui­ci­daire pour notre pays et pour son ave­nir. Il faut par­ti­ci­per, non seule­ment par devoir citoyen, mais pour que notre pays puisse enfin chan­ger de logi­ciel et espé­rer sor­tir de l’état de déli­te­ment dans lequel il se trouve.

Votez pour qui vous vou­lez, mais ne votez pas blanc, car votre suf­frage ne sera, hélas, pas comp­té comme suf­frage exprimé.

Sanctionnez par vos votes ceux qui sanc­tionnent et qui uti­lisent la dif­fa­ma­tion, le men­songe, et l’instrumentalisation des outils de pou­voir pour conti­nuer d’exister et de nuire à notre pays.

→ 6 Sanctionnez sans fai­blesse, en votant pour d’autres, les mal­fai­sants, les incom­pé­tents et ceux qui les sou­tien­draient ou s’allieraient avec, dans des magouilles d’entre deux-tours.

Sanctionnez aus­si les médias qui nous mani­pulent au quo­ti­dien. Les can­di­dats qui ont leurs faveurs et qu’ils tentent de pro­mou­voir ne sont sou­vent pas les meilleurs.

Le vote démo­cra­tique est désor­mais le seul moyen de sor­tir rapi­de­ment et paci­fi­que­ment de la spi­rale du déclin et du déclas­se­ment de notre pays, le seul moyen pour qu’il retrouve un mini­mum d’ordre, d’indépendance, de sou­ve­rai­ne­té et de prospérité.

Je lance donc un appel à l’insurrection par le vote. Insurrection répu­bli­caine qui rythme la vie poli­tique et démo­cra­tique de notre pays depuis fort long­temps et qui revêt une impor­tance par­ti­cu­lière, pour ne pas dire vitale, aujourd’hui.

Le redres­se­ment du pays ne se fera pas par l’illusion, la décons­truc­tion de notre his­toire, la fusion dans une Europe molle, la dan­ge­reuse sou­mis­sion aux USA et à l’OTAN actée le 14 juin au 28ème som­met de l’OTAN, le sur­en­det­te­ment sans limite et l’« ardoise » que nous lais­se­rons à nos petits enfants. Il se fera dans un sur­saut et un effort col­lec­tif que j’appelle de mes vœux.

Bonnes élec­tions régio­nales et locales à tous.

En ce ven­dre­di 18 juin 2021.

Général de Cacqueray, géné­ral Coustou, géné­ral Delawarde, géné­ral Gaubert, géné­ral Martinez, géné­ral de Richoufftz


Note com­plé­men­taire : Le gou­ver­ne­ment vient de faire voter en pre­mière lec­ture à l’Assemblée natio­nale une modi­fi­ca­tion de la loi qui régit les conseils de dis­ci­pline pour les avo­cats. Cette modi­fi­ca­tion légis­la­tive indique que le conseil de dis­ci­pline pour avo­cat est une « Juridiction » , com­prendre une véri­table juri­dic­tion, qui cha­cun le com­prend doit conduire des pro­cès équitables.

Les 6 géné­raux qui font l’objet d’une pro­cé­dure dis­ci­pli­naire ont adres­sé à Monsieur le Premier ministre un recours en abro­ga­tion de plu­sieurs articles du Code de la défense qui régissent la jus­tice dis­ci­pli­naire pour les mili­taires et une demande visant à réfor­mer entiè­re­ment la jus­tice dis­ci­pli­naire mili­taire dont per­sonne ne conteste la néces­si­té et ce pour per­mettre des pro­cès dis­ci­pli­naire équitable.

Nous ne sommes plus au temps de l’affaire DREYFUSni sous le régime de Vichy, le gou­ver­ne­ment ne peut pas « en même temps » poser le prin­cipe que la jus­tice dis­ci­pli­naire pour les avo­cats est ren­due en pre­mière ins­tance par de véri­table juri­dic­tion et refu­ser de refondre entiè­re­ment la jus­tice dis­ci­pli­naire pour les mili­taires, comme le demande à juste titre les 6 géné­raux qui ont adres­sé au Premier Ministre un recours visant à obte­nir l’annulation de plu­sieurs articles du Code de la défense qui pré­voit en l’état une « jus­tice dis­ci­pli­naire d’exception » pour les mili­taires et pour ne pas dire une jus­tice de type « Section spéciale » .

Malgré l’im­por­tance que cet appel revêt, la presse sub­ven­tion­née est res­tée… muette !

4 Commentaires 

  1. A l’heure où, déjà, 147 « mer­ce­naires » fran­çais sont morts en contée uknaze, et que notre « micron natio­nal » se pré­pare à y envoyer des troupes sous « man­dat OTAN », ce topic prend toute sa crédibilité !

    Répondre
  2. Excellent article que je dif­fuse car l’es­sen­tiel est dit.
    S’il reste encore un mini­mum de jus­tice dans ce pays, pro­fi­tons en pour aller voter en masse et faire bas­cu­ler le scru­tin.
    Votez ce que vous vou­lez, met­tez des confet­tis dans l’en­ve­loppe mais sur­tout ne pas don­ner le bâton de l’abs­ten­tion qui sera retour­né contre « l’o­pi­nion du peuple ».
    C’est sûre­ment la der­nière fois que le vote Français aura encore l’air d’être démo­cra­tique car la pro­chaine étape pro­gram­mée du vote élec­tro­nique va nous pri­ver de visibilité.

    Répondre
  3. Bravo, encore un excellent article, qui démontre que le trône de minus part en décré­pi­tude de jour en jour.

    Répondre
  4. Si la Grande Muette, bien que je ne doute pas de ses capa­ci­tés, a besoin des peuples fran­co­phones pour ras­sem­bler toute infor­ma­tion utile, elle peut comp­ter sur un nombre impres­sion­nant de membres des peuples pour lui par­ta­ger toute infor­ma­tion qui lui serait utile.
    Et pour avoir, dans mes propres réseaux citoyens, nombre d’in­for­ma­tions extrê­me­ment pré­oc­cu­pantes pré­sentes et pas­sées, je pense que le peuple pour­rait lui aus­si appor­ter des pièces au puzzle poli­tique qui pour­raient appor­ter un plus à ces braves géné­raux.
    Je me per­mets donc de par­ta­ger avec eux, une adresse à laquelle je m’empresserai de répondre si cela peut leur offrir ne serait-ce qu’une pierre à l’édifice.
    Pour l’hon­neur de la France et du der­nier Président à mon sens, le géné­ral de Gaulle.

    Répondre

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

Je sou­haite être notifié(e) par mes­sa­ge­rie des nou­veaux com­men­taires publiés sur cet article.