L’histoire de l’abbaye d’Aiguebelle jusqu’à aujourd’hui

L’abbaye d’Aiguebelle a une his­toire mil­lé­naire mou­ve­men­tée : guerre de Cent Ans, peste noire…
Les moines ont même dû quit­ter leur monas­tère à la Révolution. Heureusement, une com­mu­nau­té trap­piste redonne vie à l’abbaye en 1815, quelques années plus tard.

On vous raconte tout en détails dans cet article ! Et notam­ment la vie aujourd’hui à l’abbaye : le rythme des moines, leur tra­vail manuel etc… C’est parti.

La fondation de l’abbaye d’Aiguebelle

L’abbaye d’Aiguebelle fut fon­dée le 26 juin 1137, à la fron­tière du Dauphiné et de la Provence, par les moines cis­ter­ciens de l’abbaye de Morimond (en Champagne).

Selon la tra­di­tion cis­ter­cienne, le monas­tère est bâti au fond d’un val­lon iso­lé. Sa par­ti­cu­la­ri­té ? Il est au confluent de trois ruis­seaux. L’abbaye d’Aiguebelle en tire­ra d’ailleurs son nom : « Aqua bel­la » en latin, c’est-à-dire les « belles eaux » en français !

Abbaye d’Aiguebelle : ça démarre fort au XIIe siècle, les ennuis commencent au XIVe

Abbaye Aiguebelle Chœur Religieux Nef XIIe siècle Grignan

Abbaye de Notre-Dame d’Aiguebelle. Le Chœur des Religieux, une nef (XIIe siècle). Gravure de Grignan

Au XIIe siècle, grâce aux dona­tions de sei­gneurs voi­sins, les moines de l’abbaye d’Aiguebelle agran­dissent consi­dé­ra­ble­ment leurs terres. Le domaine s’étend ain­si jusqu’au pied du Mont Gerbier-de-Jonc !
Cependant, au XIVe siècle, la com­mu­nau­té cis­ter­cienne endure coup sur coup la guerre de Cent Ans et la peste noire…

Peste au Moyen-Âge

Les ravages de la peste au Moyen-Âge

Ces évé­ne­ments entraînent alors une chute des voca­tions, notam­ment celles des frères convers, qui entre­tiennent les champs et les récoltes. Les frères doivent ain­si céder en bail la plu­part de leurs terres.

Abbaye d’Aiguebelle : à la Révolution, la fin de l’aventure ?

À par­tir de 1515, les pères abbés de l’abbaye d’Aiguebelle ne sont plus élus par les moines eux-mêmes. Ils sont en effet nom­més direc­te­ment par le roi ! Cependant, puisqu’ils sont exté­rieurs au monas­tère, ces « abbés com­men­da­taires » ne se pré­oc­cupent pas tou­jours véri­ta­ble­ment des besoins de leur com­mu­nau­té… Le nombre de frères va alors conti­nuer de bais­ser régu­liè­re­ment.
Si bien qu’à la Révolution, lorsque les moines de l’abbaye sont dis­per­sés, ils ne sont plus que trois… Le monas­tère est alors pillé et ven­du comme bien natio­nal. Heureusement, son éloi­gne­ment des voies de com­mu­ni­ca­tion alen­tour va le sau­ver de la démo­li­tion… Pour une renais­sance ? Suspens…

Abbaye d’Aiguebelle : au XIXe siècle, on repart pour un tour !

L’absence des moines dure­ra moins de 25 ans. En effet, dès 1815, un groupe de moines trap­pistes de l’abbaye fran­çaise de La Trappe vient faire revivre le monas­tère. Ils viennent en réa­li­té direc­te­ment de Suisse, là où comme une mul­ti­tude de moines, ils se sont ain­si réfu­giés en ter­ri­toire neutre, pen­dant la Révolution.
Abbaye Aiguebelle accès
À par­tir de cette date-là, la com­mu­nau­té de l’abbaye d’Aiguebelle va alors rapi­de­ment se déve­lop­per, notam­ment grâce à ses pro­duits d’artisanat monas­tique. En 1850, elle compte déjà 233 moines ! Elle fonde ain­si elle-même de nom­breux autres monas­tères, dont la plu­part sont tou­jours vivants, au Maroc et au Cameroun notamment !

Communauté abbaye Aiguebelle

Les moines de la com­mu­nau­té d’Aiguebelle au com­plet, dans leur bel habit cistercien

La com­mu­nau­té de l’abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle compte actuel­le­ment 19 moines, âgés de 46 à 94 ans.
La vie com­mu­nau­taire des moines se par­tage en deux prin­ci­pales acti­vi­tés, selon la règle du fon­da­teur saint Benoît : « ora et labo­ra », c’est-à-dire « prière et tra­vail ». Les frères de l’abbaye d’Aiguebelle prient ain­si huit offices quo­ti­diens (le pre­mier est à 3h30 du matin !), répar­tis tout le long de la journée.

Ils cherchent aus­si à vivre du tra­vail de leurs mains, déve­lop­pant dans leurs ate­liers des pro­duits d’artisanat monas­tique à par­tir des res­sources natu­relles qui les entourent. Ils éla­borent ain­si du miel à la lavande, des herbes de Provence… mais leurs deux pro­duits célèbres sont :
L’Alexion d’Aiguebelle, une bois­son éner­gi­sante sans alcool, 100% natu­relle faite à base de 52 plantes, qui a une mul­ti­tude de bien­faits pour la san­té ! Cliquez ici pour décou­vrir le guide com­plet d’utilisation de l’Alexion d’Aiguebelle.
Le baume d’Aiguebelle, un baume de mas­sage aux huiles essen­tielles et à la cire d’abeille, par­fait pour apai­ser les dou­leurs mus­cu­laires et les irri­ta­tions. Cliquez ici pour décou­vrir le guide com­plet d’utilisation du baume d’Aiguebelle.

Enfin, les moines de l’abbaye d’Aiguebelle accueillent tous les visi­teurs de pas­sage dans leur hôtel­le­rie, à la recherche d’un temps de repos et de res­sour­ce­ment. N’hésitez pas à vous y rendre !

Les filiations de l’abbaye d’Aiguebelle

Grâce à sa renais­sance au XIXe siècle, l’abbaye d’Aiguebelle a pu direc­te­ment fon­der des monas­tères en envoyant des moines de par le monde, ou en aider finan­ciè­re­ment et spi­ri­tuel­le­ment, notam­ment les sui­vants :
• L’abbaye Notre-Dame d’Acey, construite en 1136 entre Dole et Besançon, dont Aiguebelle en devient la mai­son-mère en 1873. Elle compte aujourd’hui 17 moines !
L’abbaye Notre-Dame du Bon Secours de Blauvac, fon­dée en 1834 à côté de Montélimar, où vivent aujourd’hui 16 trap­pis­tines, notam­ment spé­cia­li­sées dans la fabri­ca­tion d’hosties.
L’abbaye Notre-Dame de Koutaba, fon­dée en 1951 au Cameroun, qui compte actuel­le­ment une quin­zaine de frères assu­rant leur sub­sis­tance grâce à une plan­ta­tion de café.
• L’abbaye Notre-Dame de l’Atlas, fon­dée en mars 1938 à Tibhirine, en Algérie. En 1996, sept de ses moines y furent enle­vés et assas­si­nés. À la suite de ces évé­ne­ments, les frères se réfu­gient donc au Maroc, tout d’abord à Fès, puis fina­le­ment à Midelt en 2000.Le monas­tère Notre-Dame de l’Atlas y est aujourd’hui tou­jours établi.

Abbaye Notre-Dame Atlas Maroc

L’abbaye Notre-Dame de l’Atlas, au Maroc, qui a recueilli les sur­vi­vants des moines de Tibhirine, est une fon­da­tion de l’abbaye d’Aiguebelle.

Maintenant que vous êtes incol­lable sur son his­toire, vous pou­vez cli­quer ici pour en savoir plus sur l’abbaye d’Aiguebelle : son archi­tec­ture, les horaires de ses offices et ses pro­duits monastiques !

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