Métropole Nice Côte d’Azur : et si l’on arrêtait de bétonner ?

Certes, il a beaucoup plu pendant un jour ou deux sur la Côte d’Azur, mais rien de diluvien

Aucun record his­to­rique n’a été atteint et l’on peut s’at­tendre à de nou­velles pluies de cet aca­bit si ce n’est plus impor­tantes encore, au cours des mois et des années à venir. Or cette pluie a géné­ré des dégâts consi­dé­rables sur la métro­pole niçoise. Il faut donc s’at­tendre à ce que ce scé­na­rio « catas­trophe » se renou­vèle régulièrement.

La faute à qui ?

À pas d’chance ? Au réchauf­fe­ment cli­ma­tique ? Rien de tout cela. La faute tout sim­ple­ment à l’in­cu­rie de nos diri­geants. Leur bon­heur, ce sont ces camions-tou­pie qui recouvrent de leur béton toutes les terres naturelles.
Camion-toupie - béton

On a l’im­pres­sion que la terre leur fait peur. La terre nour­ri­cière leur fait peur ! Parce-que la terre, c’est sale et que ça fait de la boue lors­qu’il pleut. Beurk ! Et cela salit les moquettes des bureaux. Grâce au Progrès, il est doré­na­vant pos­sible d’y remé­dier : on obs­true cette terre qui pour­tant ne demande qu’à vivre. Toute la faune qui en fai­sait son ter­ri­toire natu­rel est mas­sa­crée. On miné­ra­lise tout ce qui gêne. La moquette des bureaux est préservée.

Goudron

Nos archi­tectes urba­nistes modernes et diplô­més ont quand même pen­sé à l’é­cou­le­ment des eaux de pluie. Il ne faut pas les prendre pour des imbé­ciles. L’eau coule sur le béton ou le gou­dron et elle est envoyée par gra­vi­té « plus bas » grâce à des cana­li­sa­tions sou­ter­raines. « Mon » pro­blème à moi est réglé. Après moi, le déluge ! Mais plus bas, c’est béton­né aus­si ! Alors c’est « Passe à ton voi­sin ! » et ain­si de suite jus­qu’en bas, au bord de mer.

Nos deux dépar­te­ments des Alpes Maritimes (autre­ment dit les Alpes de la mer) et du Var (avec l’Estérel) ont des reliefs très accen­tués qui plongent dans la mer. Pas de mornes plaines chez nous !
Alpes Maritimes - mer - montagne - béton

Quand il pleut, l’eau n’étant plus absorbée là où elle est tombée, finit en torrents sur le bord de mer

[Gare de Saint-Lauren-du-Var, le jeu­di 31 décembre 2019 – Source : groupe face­book Tu sais que tu viens de Saint Laurent Du Var quand… sans cen­sure !!]

Nos édiles ont gou­dron­né, béton­né la moindre par­celle de terre pour ne pas crot­ter les semelles de nos bro­de­quins. Nous sommes servis !

Là aus­si, la loi du court terme et de la pro­chaine échéance élec­to­rale empêche toute réflexion, mais sur­tout toute action à long terme. En ce domaine comme en tout autre, ce que l’on appelle le Progrès ne consiste qu’à cor­ri­ger les effets du… Progrès. Pourtant il existe des solu­tions mais elles sont en rup­ture avec le Politiquement Correct et requièrent un cou­rage poli­tique his­to­rique, hors norme, pro­ba­ble­ment incom­pa­tible avec notre sys­tème élec­to­ral actuel. Comme pour les retraites ! Nous subi­rons par consé­quent bien d’autres inon­da­tions. Peut-être même nous englou­ti­ront-elles si rien ne change radicalement.

Massimo Luce