Ma bonne semaine de mauvaise foi (20 octobre 2019)

Dimanche 13 octobre 2019

La loi sur les infox sera-t-elle appli­quée avec rigueur et équi­té ? On se sou­vient que Macron en avait fait une prio­ri­té à une époque, crai­gnant que la Russie ne dis­tille un poi­son d’in­for­ma­tion dans les médias (notam­ment concer­nant sa prime Rothschild dis­pa­rue dans une île exo­tique).
À l’heure qu’il est, on ne sait tou­jours pas si la Russie y est pour quelque chose, mais ce qui est sûr, c’est que si les médias dif­fu­sant des infox sont mis à l’a­mende, l’État va s’en­ri­chir rapi­de­ment. Mais l’État ne peut pas sub­ven­tion­ner une presse sou­mise et lui repro­cher dans le même temps d’être… sou­mise !
Le pro­blème de l’in­for­ma­tion aujourd’­hui, c’est la pri­meur de cette infor­ma­tion, la « chasse au scoop ». Chacun veut être le pre­mier à annon­cer que… Et cela en par­ti­cu­lier depuis la créa­tion des chaines d’in­for­ma­tion conti­nue. Elles peuvent res­ter des heures sur un évé­ne­ment en train de se dérou­ler (le der­nier en date étant l’in­cen­die de Notre Dame), et comme il faut bien meu­bler, on balance n’im­porte quoi, tout ce qui peut accro­cher l’au­di­teur, même si rien n’est véri­fié !
L’affaire Dupont de Ligonnès couvre de pipi cette presse médiocre qui s’au­to­rise de sur­croît à don­ner des leçons de morale et de Bien Pensance à lon­gueur de colonnes.
Heureusement que Nice Provence Info reste vigi­lant.
Dupont Ligonnes infox

Lundi 14 octobre 2019

« Un élu d’ex­trême droite humi­lie une femme voi­lée »
C’est ce titre raco­leur et men­son­ger que l’on a pu lire après l’in­ter­ven­tion de l’é­lu régio­nal RN, Julien Odoul, deman­dant l’ap­pli­ca­tion de la loi inter­di­sant l’ac­com­pa­gne­ment de classes aux femmes voi­lées, en par­ti­cu­lier dans l’en­ceinte du par­le­ment de Bourgogne.
Nos médias ne s’of­fus­quaient guère lors­qu’il s’a­gis­sait de chré­tiens. En effet, en 2000, sous la pré­si­dence du socia­liste Laurent Fabius, un prêtre et une reli­gieuse avaient dû res­pec­ti­ve­ment reti­rer leur croix et leur voile pour pou­voir s’asseoir dans l’hémicycle. Mais avec l’is­lam rien n’est pareil…
À parier que cette affaire va faire du bruit. Il d’ores et déjà est inté­res­sant de voir qui défend le dépu­té et qui défend la musul­mane. L’élu régio­nal n’est pas même sou­te­nu par son propre camp. Macron nous fera t‑il un numé­ro de « en même temps » pour à la fois com­prendre l’in­ter­dic­tion du voile et ne sur­tout pas bles­ser cette reli­gion de paix et d’a­mour qui n’est pour rien comme vous le savez, dans les atten­tats qui ont tué 263 per­sonnes depuis 2012.
Le visage de la pauvre jeune femme, « humi­liée devant ses enfants » comme l’a­van­ce­ra Marlène Schiappa, au moment où elle est expul­sée, en dit d’ailleurs long sur le degré de contra­rié­té que lui a infli­gé l’in­ter­ven­tion de l’é­lu régional.
Musulmane voile Parlement régional Bourgogne

Mardi 15 octobre 2019

Les joueurs turcs ont pro­cé­dé au salut mili­taire en toute fin de match après avoir éga­li­sé contre les Bleus.
L’image va faire jaser. Comme face à l’Albanie la semaine der­nière, les Turcs ont fêté hier soir au stade de France, leur but en fin de ren­contre face aux Bleus avec un salut mili­taire. Ce geste polé­mique n’a rien d’a­no­din dans un contexte inter­na­tio­nal mar­qué par les récentes offen­sives de l’armée turque sur les Kurdes ces der­niers jours. « Nous sommes tou­jours avec notre pays, même dans les mau­vais moments » a notam­ment souf­flé le milieu de ter­rain Hakan Calhanoglu à l’issue de la ren­contre. Ce geste a déplu à nombre de com­men­ta­teurs et de jour­na­listes. Certains avaient même deman­dé par avance l’an­nu­la­tion du match en rai­son des cir­cons­tances guer­rières enga­geant le diri­geant auto­crate Erdogan contre les popu­la­tions kurdes.
Mais au-delà de ce contexte poli­tique, si on y réflé­chit un peu… que vaut-il mieux ? Voir une équipe natio­nale homo­gène et soli­daire saluer mar­tia­le­ment le public, affi­chant ain­si osten­si­ble­ment son sou­tien pro­fond à son pays, ou bien une troupe oppor­tu­niste de mer­ce­naires riches et cos­mo­po­lites qui refuse de chan­ter « La Marseillaise » ?
Footballeurs turcs salut militaire

Mercredi 16 octobre 2019

Manifestation des pom­piers de toute la France à Paris.
Tous les ser­vices publics sont en berne. Les urgen­tistes en grève depuis des mois en voyant les cou­loirs de leurs ser­vices pleins à cra­quer, les pos­tiers obli­gés de ser­vir de relais pour les per­sonnes âgées pen­dant que le cour­rier est dis­tri­bué de plus en plus sou­vent par des mes­sa­ge­ries pri­vées, les ensei­gnants qui doivent subir chaque jour le mépris des élèves ou de leurs parents sans que leur hié­rar­chie ne s’en pré­oc­cupe, les poli­ciers qui en ont marre de tra­vailler dans des locaux insa­lubres avec des véhi­cules bons pour la four­rière et que l’on force à tirer sur des Français tan­dis que l’on laisse cou­rir la racaille des cités.
Aujourd’hui ce sont donc les pom­piers qui mani­festent leur ras-le-bol face aux mul­tiples agres­sions dont ils sont vic­times, et face là-aus­si à l’i­gno­rance de leur auto­ri­té. On en arrive à ces scènes incroyables d’af­fron­te­ment entre poli­ciers et sol­dats du feu, ter­rible sym­bole de ce qu’est deve­nu notre pays après des années de Bien Pensance libé­rale libertaire.

Jeudi 17 octobre 2019

Une nou­velle que l’on n’a pas ébrui­tée : Les étu­diants extra-euro­péens vont obte­nir la gra­tui­té de leurs études en France.
En effet, le Conseil consti­tu­tion­nel, sai­si d’un recours sur les frais d’étudiants extra-euro­péens, a jugé, le 11 octobre, que l’exigence de gra­tui­té s’applique à l’enseignement supé­rieur public. Modibo Massaké, porte-parole des étu­diants étran­gers de l’université de Nanterre, y voit une déci­sion qui ins­crit noir sur blanc le prin­cipe d’égalité des chances entre étu­diants. Il fau­dra néan­moins attendre le ver­dict du Conseil d’État.

Vendredi 18 octobre 2019

Quand on com­mence à tom­ber dans l’ou­bli, il faut par­fois savoir rebon­dir et trou­ver des occa­sions de faire par­ler de soi, même si ce n’est pas dans le contexte habi­tuel.
Le chan­teur Stromae, qui avait connu un suc­cès reten­tis­sant en 2013 avec son album Racine Carrée, a com­plè­te­ment dis­pa­ru des médias, des pla­teaux de télé qui lui avaient pour­tant lar­ge­ment fait la cour à l’é­poque, sûrs d’a­voir trou­vé en lui un génie à la hau­teur de Brel, Brassens et Aznavour réunis… Le chan­teur ne chante plus. Plus d’ins­pi­ra­tion ? Non ! Il pro­duit ! Ça doit rap­por­ter plus. Mais la célé­bri­té per­due doit finir par man­quer à la longue. Alors, plu­tôt que de pas­ser des heures à écrire et com­po­ser, voyant que la chan­son « Papaoutai » a été dif­fu­sée lors la mani­fes­ta­tion contre la PMA à Paris, le 6 octobre der­nier, Stromae par l’in­ter­mé­diaire de son atta­ché de presse aurait décla­ré n’être « pas content ».
« On est contre l’utilisation et le détour­ne­ment de la chan­son et de son mes­sage », a‑t-il pour­sui­vi, pré­ci­sant qu’il envi­sa­geait de por­ter plainte.

L’angoisse du chan­teur Stromae sus­ci­tée par la recherche de son père absent

Samedi 19 octobre 2019

Vous vous plai­gnez de la cher­té des loyers ? Devenez dépu­té (e)! Dès novembre, leur dota­tion d’hébergement sera revue à la hausse pas­sant de 900 à 1 200 euros par mois. Cette aug­men­ta­tion de 33 % a été actée par le bureau de l’Assemblée, à la demande des ques­teurs afin — selon eux — d’é­co­no­mi­ser sur les frais d’hô­tel ! La somme de 1 200 euros cor­res­pond par ailleurs au mon­tant que le Sénat applique.
Il faut savoir en effet que pour se loger pen­dant les ses­sions pari­siennes, les dépu­tés ont plu­sieurs choix : 242 d’entre eux dis­posent d’une pos­si­bi­li­té de cou­chage dans leur bureau. Les autres, hor­mis ceux qui sont élus à Paris ou dans les dépar­te­ments de la petite cou­ronne, peuvent accé­der à l’une des 51 chambres de la Résidence de l’Assemblée natio­nale située dans l’immeuble Jacques Chaban-Delmas dans le 7e arron­dis­se­ment. Si celle-ci est com­plète quand l’Assemblée siège, ces élus peuvent béné­fi­cier d’un rem­bour­se­ment par­tiel de leurs nui­tées d’hôtel à Paris dans la limite de 200 euros par jour, ce qui per­met déjà de dor­mir dans un hôtel quatre étoiles.
Dernière solu­tion, si le dépu­té sou­haite louer un pied-à-terre à Paris, ses frais de loca­tion peuvent être pris en charge sur jus­ti­fi­ca­tifs, par l’intermédiaire de la dota­tion d’hébergement. C’est pré­ci­sé­ment ce dis­po­si­tif créé en 2018 qui a été rééva­lué à la hausse « pour tenir compte du niveau éle­vé des loyers pari­siens ». On n’est jamais mieux ser­vi que par soi même.

Bonne semaine à tous, et à dimanche pro­chain.…
Patrice LEMAÎTRE