Nostradamus, le masque et la Covid19

7 sep­tembre 2020 | 3 Commentaires 

L’article que Georges Gourdin a fait paraître : Nostradamus aurait-il ins­pi­ré Pierre-Émile Blairon ? m’a quelque peu désar­çon­né sur le coup car il ne m’avait pas avi­sé de sa paru­tion ; mais c’est une heu­reuse sur­prise : il m’a per­mis de réflé­chir sur les motifs qui m’ont ame­né à écrire les quelques phrases que vous avez déjà lues ou que vous allez lire. C’est le but de ma pré­sente démarche : vous expo­ser ces motifs.

« La fin d’un cycle est tou­jours carac­té­ri­sée par une accé­lé­ra­tion et une mul­ti­pli­ca­tion d’événements tra­giques ou aber­rants, par le règne du men­songe, l’inversion totale des valeurs lon­gue­ment éla­bo­rées par la civi­li­sa­tion qui est en train de mou­rir mais c’est alors le moment où chaque ins­tant de la vie sociale revêt un masque, en l’occurrence mor­tuaire, comme une gigan­tesque fête de car­na­val dont les acteurs revê­ti­raient des cos­tumes de zom­bies errants à la recherche d’un souffle de vie.
Funèbre paro­die où l’on tente en vain de décou­vrir dans cette foule un véri­table humain.
En fait, quand tout n’est que paro­die, c’est que le monde réel est déjà mort.
Sous le masque, il n’y a que le néant. »

Je ne me sou­ve­nais pas d’avoir écrit ces lignes. Il faut dire que, un livre ter­mi­né, mon esprit est occu­pé par le sui­vant alors que j’oublie presque tout du pré­cé­dent ; je ne suis pas vrai­ment un bon commercial.

Au moment même de la paru­tion de mon der­nier livre, Chroniques d’une fin de cycle, paru aux Éditions du Lore en décembre 2019, « l’élite » mon­diale pédo-sata­niste au pou­voir met­tait la der­nière main à la plus grande mani­pu­la­tion de tous les temps, qui allait abou­tir à ce délire que consti­tue le tota­li­ta­risme sani­taire pla­né­taire, si bien réus­si dans ses moindres détails.

Le pire des mondes

Le sous-titre de ce livre Chroniques d’une fin de cycle, où ces phrases citées figurent par­mi les pre­mières, les annonce déjà : Les enfers paro­di­siaques ; un amal­game de « para­dis » et « paro­die ». Le para­dis est ici un faux para­dis, et même l’inverse, puisqu’il est un enfer, tan­dis que la paro­die est une vraie paro­die qui singe le bon­heur, tel que Aldous Huxley l’avait évo­qué dans son livre Le meilleur des mondes qui signi­fie évi­dem­ment « Le pire des mondes ».

Le pire des mondes – comme il n’en a encore jamais exis­té – est celui que nous sommes des­ti­nés à vivre et que nous vivons déjà pour cer­tains d’entre nous, par­mi les plus lucides ; la plu­part de nos contem­po­rains étant com­plè­te­ment incons­cients de ce qui arrive et, sur­tout, de ce qui va arriver.

Les popu­la­tions sont deve­nues glo­ba­le­ment inca­pables d’analyser la situa­tion pré­sente, d’entrevoir quelque che­min d’avenir, inaptes à tirer les moindres leçons du pas­sé. Elles répètent stu­pi­de­ment les mêmes sché­mas, exé­cutent machi­na­le­ment les mêmes gestes, obéissent mas­si­ve­ment aux moindres injonc­tions si ce n’est aux moindres sti­mu­li ; elles sont entrées dans un pro­ces­sus d’abêtissement com­plet ; et encore, cer­taines bêtes ont plus de facul­tés intel­li­gentes pour se situer dans la vie et pour affir­mer leur « personnalité ».

Le rap­port avec Nostradamus ? Pourquoi m’aurait-il influen­cé ? C’est que je l’ai long­temps fré­quen­té en écri­vant sa bio­gra­phie, en ten­tant de résoudre ses énigmes, en don­nant des confé­rences et des articles sur le per­son­nage et son œuvre. Inévitablement, une sorte de com­pli­ci­té est née et, peut-être incons­ciem­ment, j’ai pen­sé à lui en écri­vant ces lignes sur le masque quelque peu prémonitoires.

Avant d’être devin, Nostradamus était médecin

Mais quelques élé­ments d’ordre tout à fait concret peuvent avoir aus­si creu­sé un petit sillon dans ma mémoire ; ain­si, rap­pe­lons-nous que Nostradamus, avant d’être devin, était méde­cin, qu’il n’hésitait pas à se rendre dans les villes ter­ras­sées par une épi­dé­mie (autre­ment plus grave que la gri­pette pré­fa­bri­quée qu’on veut nous faire pas­ser pour une catas­tro­phique pan­dé­mique mon­diale) pour exer­cer son métier qui était alors un véri­table sacer­doce sou­vent de nature sacri­fi­cielle ; nombre de méde­cins y lais­saient leur vie ; la télé n’existait pas encore pour pas­ser le plus clair de son temps à s’y pava­ner, gras­se­ment payés au nombre de men­songes pro­fé­rés comme font les Diafoirus actuels(1) au lieu d’exercer leur métier.Paul Fürst Der Doctor Schnabel von Rom - masque anti-peste

La peste, en effet, sévis­sait régu­liè­re­ment et par­tout à cette époque (début du XVIe siècle) et Nostradamus se ren­dait sur les lieux de l’épidémie pour ten­ter d’y sou­la­ger les mal­heu­reux conta­mi­nés. Les méde­cins por­taient alors des masques en forme de bec de péli­can dont la ren­flure était rem­plie de plantes médi­ci­nales cen­sées les pro­té­ger des miasmes envi­ron­nants. Nostradamus avait mis au point une décoc­tion magique consti­tuée de plantes et de fleurs aux pro­prié­tés anti­sep­tiques qui se révé­lèrent par­ti­cu­liè­re­ment effi­caces puis­qu’il ne fut jamais atteint par la mala­die (c’était un bon vivant, il est mort de… la goutte !).

Déduire plus que prédire

Nostradamus était connu, et l’est encore, pour ses pré­dic­tions, dont beau­coup furent vérifiées.

Certes, les dieux, ceux des Gaulois, des Indous, des Chaldéens et des Hébreux, s’étaient pen­chés sur son ber­ceau ; c’est lui-même qui les évoque, et les invoque, selon ses dires. C’est, sans doute, un petit coup de leurs pouces qui a per­mis ses hal­lu­ci­nantes pro­phé­ties cal­cu­lées au jour près (comme, par exemple, le début et la fin du com­mu­nisme soviétique).

Son dis­ciple, Chavigny, ne l’appelait-il pas le « Janus fran­çais », Janus, le dieu de l’antiquité, le dieu pri­mor­dial, le dieu des com­men­ce­ments, celui qui a deux visages, l’un tour­né vers le pas­sé, l’autre vers l’avenir ?

Car le génie de Nostradamus, plus que de pré­dire, consis­tait à déduire.

Nostradamus fut l’un des pre­miers modernes (il a vécu pen­dant la Renaissance, début des Temps modernes) à avoir com­pris le sys­tème des cycles qui explique la marche du monde.

Les pre­miers écrits de cyclo­lo­gie appa­raissent chez les Indous, qui ne fai­saient que s’en réfé­rer aux cycles de vie natu­rels : tous les êtres natu­rels, les plantes, les astres, les sai­sons, les jours, les heures, les hommes, les ani­maux vivent selon un cycle : nais­sance, vie, mort. Le temps est cyclique, tout recom­mence lorsque tout est mort.

Mais les civi­li­sa­tions naissent, vivent et meurent selon le même processus.

Les Indous avaient divi­sé le temps cyclique en quatre périodes, cha­cune d’elles appe­lée Yuga. Nous sommes à la fin de la der­nière période, appe­lée Kali-Yuga, déclin enta­mé il y a 6400 ans.

Toutes les anciennes socié­tés tra­di­tion­nelles se réfé­raient au sys­tème cyclique, au temps cyclique, le temps linéaire n’étant qu’une inven­tion humaine ini­tiée par les monothéistes.Hésiode

Les Grecs, par les écrits d’Hésiode (ci-des­sus) notam­ment, ont aus­si adop­té le concept de temps cyclique, lui aus­si par­ta­gé en quatre périodes qui vont du meilleur au pire ; le sys­tème cyclique est un sys­tème invo­lu­tif. L’Âge d’or est sui­vi de l’Âge d’argent, puis du bronze, puis du fer, qui cor­res­pond donc au Kali-Yuga, celui dont nous vivons les der­niers ins­tants ; à la fin du grand cycle réap­pa­raît le nou­veau avec un nou­vel Âge d’or.

Ainsi donc, Nostradamus, le Janus fran­çais, doté d’une longue mémoire, d’une grande culture, ain­si que d’une pro­fonde intui­tion, héri­tier spi­ri­tuel de plu­sieurs eth­nies et cultures, dédui­sait des anciens cycles les évé­ne­ments qui allaient appa­raître pour le nouveau.

Le sys­tème cyclique a été com­pris et repris par quelques-uns de nos auteurs contem­po­rains qui se sont ain­si avé­rés être des pas­seurs et des main­te­neurs des anciennes socié­tés tra­di­tion­nelles à tra­vers le monde, et, plus par­ti­cu­liè­re­ment, du monde indo-euro­péen : Oswald Spengler, Mircéa Éliade, Georges Dumézil, René Guénon, Julius Évola… aux­quels il convient de se réfé­rer pour com­prendre quelque chose à l’Histoire du monde et aux ter­ribles évé­ne­ments qui se déroulent sous nos yeux.

Je ter­mi­ne­rai par une phrase qui résume bien cet article, phrase de Paul-Georges Sansonetti qui, lui aus­si, appar­tient à cette caté­go­rie dis­tin­guée de pas­seurs et de main­te­neurs : « Comme disait Goethe : » Les évé­ne­ments à venir pro­jettent leur ombre vers nous ». Encore faut-il que de véri­tables voyants (alliant une intui­tion indis­so­ciable de la conscience eth­nique à une luci­di­té héroïque) soient capables d’in­ter­pré­ter ces ombres mes­sa­gères. »

Pierre-Émile Blairon

(1) Les Diafoirus sont des méde­cins, père et fils, dans la pièce de Molière, Le Malade ima­gi­naire. « Cuistres gran­di­lo­quents et rétro­grades dont le char­la­ta­nisme finit par écla­ter au grand jour » (Wiktionnaire)

[NDLR] Notre illus­tra­tion à la une : Janus de Roquepertuse en Provence (cf. notre article d’oc­tobre 2017).

3 Commentaires 

  1. Jean Claude .

    Mais pour­quoi donc ne pas aller direc­te­ment cher­cher ce qui décrit nos temps de la fin (de ce sys­tème, pas de la terre) dans Mattieu cha­pitre 24, ver­set 14 ; ou Luc cha­pitre 21 qui annonce des pestes et des disettes (tra­duire Corona et Crise éco­no­mique) ? Tout y est.
    Nostradamus y est allé lui même comme tant d’autres pro­phètes de mal­heur… pour leur compte (sectes).
    Plus c’est simple, moins c’est cru.
    Plus dif­fi­cile, les pro­phé­ties de Daniel « calent » nos temps de la fin à notre époque : le Christ par­lait de « la terre habi­tée tout entière » pour nos évé­ne­ments, avec en pré­misses ce qui se pas­se­rait à Jérusalem en l’an 70.
    Il suf­fit de lire…

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  2. Merci pour cet excellent article. Permettez-moi de pre­ci­ser une nuance : les expres­sions l’âge du bronze, l’âge du fer s’ap­pliquent aux périodes his­to­riques tan­dis que l’on parle d’âge d’or, d’argent, de fer… pour ces périodes mythiques.

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  3. Excellente per­cep­tion ! Merci, nous sommes entiè­re­ment d’accord.

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